Pour la cinquième fois en compétition à Cannes, Paolo Sorrentino, 43 ans, prix du jury avec Il Divo en 2008, présente La Grande Bellezza, un hommage à la Rome éternelle, où les touristes subjugués se pressent dans la chaleur et la splendeur de l’été.
On y retrouve son acteur fétiche,Toni Servillo (à droite sur la photo), qui traverse tout le film dans le rôle de Jep Gambardella. Avec Michael Douglas, il est actuellement favori des critiques pour le prix d’interprétation.
Ecrivain et journaliste à succès, dandy que l’on s’arrache dans les fêtes et les soirées, le nonchalant Jep se balade dans la ville, promenant un regard désenchanté, désabusé, cynique, mais terriblement lucide sur les aristocrates, parvenus, criminels, acteurs, prélats ou autres artistes. Un petit monde qui s’agite frönéltiquement et vainement dans les palais antiques, les villas luxueuses ou les terrasses dominant le Colisée. Tandis que Jep, auteur frustré d’un seul livre L’appareil humain même s’il lui a valu un prix, se demande s’il va se remettre à écrire, tout en s’accrochant aux souvenirs merveilleux d’un amour de jeunesse.
On aime dans ce film typiquement italien sa beauté visuelle, sa mise en scène fluide, ses accents et ses côtés felliniens, ainsi que sa critique, de la religion à l’art moderne en passant par la politique, des travers d’une société décadente. On regrette en revanche son côté longuet et trop bavard.
Comme "Le passé" d’Asghar Farhadi, "La Grande Bellezza" est déjà à l’affiche dans les salles romandes.