Je viens de découvrir que Djokovic figure dans la liste des 100 personnalités les plus influentes du monde, dressée chaque année depuis neuf ans par le magazine Time. Mais où donc est passé Federer? Décidément cela vaut bien la peine d'être une légende!
Remarquez, ce n'est pas la seule raison pour laquelle il m’inquiète le gendre idéal. Non seulement il peine à tenir son rang, mais certains commencent à le prendre en grippe. A commencer par Nadal, qui ne cesse de le tacler chaque fois qu’il en a l’occasion. Alors qu’il avait plutôt tendance à vanter ses mérites et son talent.
Et voilà que les sans-grade s’ysont mis à leur tour. Jouant les indignés de la raquette et se déclarant irrités par la répartition inégale des richesses générées par les tournois du Grand Chelem, ils réclament leur part du gâteau.
Menaçant sinon de boycotter l’édition 2012 de Roland Garros. Un ultimatum auquel personne ne croit vraiment. Reste que la fronde est menée par trois seconds couteaux, un Ukraininen et deux Russes et qu’ils en ont profité, figurez-vous, pour chercher noise au Bâlois, qui se trouve être le président du Conseil des joueurs.
Carrément un crime de lèse-majesté. Car ils ne sont pas tendres. En gros ils le trouvent bien gentil et propre sur lui. Mais contrairement à l’engagement dont il peut faire preuve sur un court, d’une mollesse crasse quand il s’agit de défendre ses petits camarades.
A les entendre, notre gloire nationale se contente de trôner du haut de sa grandeur, se gardant bien d’intervenir pour ne pas ternir son image de gentleman. Normal. Il ne va tout de même pas se battre comme un chiffonnier, le mythe!
En plus, il faut savoir que les prétendus oubliés du tennis sont infiniment mieux lotis que les laissés pour compte de la société, étant donné qu'un éliminé du premier tour d’un Grand Chelem touche la coquette somme de quelque 20.000 francs. Pour une prestation qui frise le plus souvent la désolation.
Mais là n'est pas la question. Je vois surtout mal notre gloire nationale cracher dans la soupe, dans la mesure où fort de son imposant statut, il profite grassement de l’état de fait. Quand il n'en demande pas davantage, âpre au gain comme on le connaît.
Il n’est pas le seul, notez. Si les responsables de Roland Garros ont versé l'an dernier une enveloppe de 17,5 millions d’euros de dotations pour dégager un bénéfice net de plus de 47 millions, écart colossal qui exaspère donc les besogneux du circuit, les big four, en l’occurrence Federer, Nadal, Djokovic et Murray ont tranquillement raflé les 30% de la somme versée. Comme à Melbourne, Wimbledon et New York.
A une petite différence près. Tandis que Rodgeur se gaverait sans moufter, il paraît que le Serbe et l’Espagnol seraient montés au créneau pour plaider la cause des besogneux du circuit. Sans succès vu la réticence du Suisse à se mouiller. Mais cela n’est pas allé jusqu’à inciter Dracula et le pitbull à verser une partie de leurs mirobolants cachets aux pauvres du tamis!