Ballet d’hélicoptères et de voitures, ambiance Croisette au Forum de Locarno avec caméras qui flashent, portables qui enregistrent, journalistes qui se bousculent pour dénicher un fauteuil, curieux qui s’agglutinent autour du Forum dans l’espoir d’apercevoir les célébrités du jour.
Entre deux trombes d’eau, Locarno a pris des airs hollywoodiens pour la conférence de presse de Harrison Ford et de Daniel Craig, flanqués de leur réalisateur Jon Favreau et de leur partenaire féminine, la belle Olivia Wilde. Tout près de leur voler la vedette d’ailleurs, l’héroïne de Dr House.
Deux heures plus tard rebelote dans le glamour sur la Piazza Grande, où Harrison Ford s'est vu récompensé d'un Léopard pour l’ensemble de sa carrière. «Je suis très fier de la chance que j’ai eue de travailler avec des acteurs et des réalisateurs très talentueux. Et je suis extrêmement reconnaissant au festival de m’offrir ce prix très honorifique.»
Improbable mélange de genres
Mais autant le dire tout de suite, l’effervescence fut inversement proportionnelle à l’intérêt de Cowboys & Aliens, où James Bond et Indiana Jones se partagent l’affiche. C’est même l’un des moins bons longs-métrages vus jusqu’ici. Et pas seulement parce que le grand Harrison Ford se fait un peu vieux pour les chevauchées fantastiques.
Improbable mélange de genres, le film produit par Steven Spielberg rend un hommage laborieux au western classique avec débarquement, dans la ville d’Absolution, d’affreux monstres extraterrestres pour kidnapper les pauvres. Et surtout augmenter la rentabilité de l’opus en séduisant les ados férus de SF.
Content de son œuvre et de la possibilité d’avoir pu «mettre deux générations ensemble pour «créer une dynamique particulière», Jon Favreau reconnaît volontiers la motivation commerciale. «70% des recettes provenant de l’international, les extraterrestres nous facilitent les choses. Avec eux les méchants le sont toujours, quel que soit le pays.»
« Le cinéma, c’est mieux qu’un vrai boulot!»
De son côté, Harrison Ford, qui s’emmêle un poil les pinceaux dans sa filmographie en confondant les auteurs, regrette de ne pas avoir plus souvent incarné un héros de western. «La dernière fois c’était en 1979 dans The Frisco Kid. Et comme je ne suis pas un très grand cinéphile, j’en ai visionné plusieurs pour me familiariser avec le genre.»
Interrogé sur son envie de continuer à faire du cinéma, il déclenche les rires. «C’est mieux qu’un vrai boulot! J’adore l’atmosphère du plateau, la camaraderie, le processus de réalisation des problèmes. Là, j’ai aimé monter à cheval. En fait je me suis rarement autant amusé.»
Passer derrière la caméra ne l’a jamais tenté. «J’ai observé de nombreux metteurs en scène. Ils travaillent plus que moi et gagnent moins d’argent. Je ne tiens pas à contrôler les choses, avoir des responsabilités. Juste travailler avec un groupe de personnes en faisant l’acteur. Je continuerai aussi longtemps que je pourrai et que ma santé le permettra.»
Une première pour Daniel Craig
En ce qui concerne Daniel Craig, qui tient le rôle principal et dont l’impeccable arrondi fessier, encore mieux mis en valeur par ses jambières de garçon vacher n’a échappé à aucune spectatrice, c’était son premier western.
«J’apprécie cet équilibre entre réalisme et recherche historique. Gamin je voulais être un cowboy. Comment je me suis préparé ? Eh bien je l’ai (Harrison donc) regardé. Ce qui me plaît c’est la lutte entre les bons et les méchants, la touche moralisatrice. Notamment en ce qui concerne mon personnage en quête de rédemption après avoir commencé dans la mauvaise voie. Mais je suis loin d’être aussi coriace et dur dans la vie!»