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Tour de France: le géant de juillet a paumé sa liquette...

Voeckler-a-qui-perd-gagne_actus[1].jpgMe voici de retour pour constater une évidence et découvrir une vraie curiosité. L’évidence c’est bien sûr la première défaite de Servette et Lausanne et la curiosité, c’est que grâce au vélo le sport a retrouvé ses vraies valeurs, galvaudées par certains gougnafiers.

C’est du moins ce que j’ai lu un peu partout. Plus particulièrement dans la presse française. Et pour cause, l’enthousiasme délirant de nos chers voisins s’étant renforcé le jour où leur compatriote Thomas Voeckler a enfilé le maillot jaune. Le promenant pendant dix jours sur les chemins du Tour sous les regards hallucinés de ses compatriotes extatiques.

Je précise renforcé, car l’exaltation tricolore date plus précisément de l’exploit des footeuses, françaises naturellement, au Mondial allemand. Après s’être brillamment qualifiées, elles ont redoré sur place un blason méchamment salopé par leurs prétendus illustres collègues masculins en Afrique du Sud il y a un an. Séduisant de plus en plus d’hommes et de femmes par leur extraordinaire combativité, leur absence de chichis et de simulation.

Même terrassées en demi-finale par les Américaines, elles avaient permis aux Français, toujours traumatisés par le fiasco des mutins de Knysna, de relever enfin la tête. Mais si nos chers voisins avaient déjà trouvé un antidote à leurs blessures grâce aux filles et à leurs shoots d’enfer, avec Voeckler c’était carrément le vaccin, la pilule miracle, en un mot la panacée universelle.

Toujours à l’affût de quelques voix supplémentaires, les prétendants à l’Elysée avaient  flairé l’aubaine. A l’image de François Hollande, se fendant d’une visite et rêvant d’une photo en compagnie du héros. Histoire de concurrencer Martine Aubry, qui paradait récemment avec les footballeurs de Lille, doubles vainqueurs historiques de la Coupe et du championnat. Sans oublier Jean-Louis Borloo fou de joie et répétant à l’envi, «j’adore ce mec!».

En dégottant ce phénomène, l’Hexagone retrouvait donc «le goût du rêve et de la fierté». En plus il faut le voir le nouveau blaireau. Genre fils de Français moyens, c’est un peu la Sheila du vélo. Tout juste s’il ne pédale pas le béret sur la tête et la baguette sous le bras. Je lui conseillerais d’ailleurs la chose pour une éventuelle pub. A mon avis ça ferait un tabac!

Cycliste modèle que tous imaginaient en vainqueur sur les Champs-Elysées, il se montre de surcroît vaillant, costaud et consciencieux Thomas, alias Ti-Blanc. Dont on dit aussi qu’il est «sain, rafraîchissant, sincère, sympathique et disponible». Besogneux, moins fort que les grands cracks mais réussissant, «usant de ruse et d’intelligence de course» à leur tenir la dragée haute. Mais où s’arrêtera-t-il, s’interrogeaient les commentateurs subjugués?

Hélas, il a suffi qu’ils se le demandent pour que le «géant de juillet» paume sa liquette canari dans l’Alpe d’Huez. Normal pour l’intéressé, le seul à ne pas se bercer de folles illusions. Non seulement le modeste déclare apprécier modérément la pipolisation à outrance de sa personne, mais il n’a cessé d’affirmer qu’il n’y arriverait pas. Simplement parce qu’il n’a pas l’étoffe d’un champion. Le contraire en somme des prétentieux qui se la pètent sans vergogne alors qu’ils n’ont rien à montrer.

Proprement stupéfiant ce Voeckler. A croire qu’il n’est pas Français. D’ailleurs s’il ne l’était pas j’aurais été tout près d’espérer qu’il finisse par la gagner cette Grande Boucle…

 

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