Finalement les pontes du All England Tennis and Croquet Club, plus simplement Wimbledon, n’ont pas osé provoquer le scandale en suivant leurs propres règles. Ils n’ont donc pas désigné Federer deuxième tête de série comme cela se murmurait ces derniers jours au grand dam des fans de Djokovic, mais se sont sagement inspirés du classement mondial.
C’est donc en tant que numéro 3 que notre icône nationale évoluera dans le plus vieux tournoi du monde, temple du tennis, lieu mythique et véritable monument historique vénéré par la famille royale et ses sujets. J’avoue que j’étais assez satisfaite de la chose dans la mesure où il y avait de grandes chances que le Bâlois affrontât Nadal plutôt que Novak en demi-finales. Pour autant évidemment que les trois as parviennent jusque là.
Mais le sort en a décidé autrement, puisque la légende helvétique évoluera dans la même partie que le vampire serbe, comme à Roland Garros. Ce qui m’inquiète en cas de grimpette dans le dernier carré. Les incisives de Dracula me paraissent en effet plus acérées que jamais depuis son camouflet parisien, comparées aux canines un rien émoussées du pitbull ibère.
Et cela en dépit de sa nouvelle campagne aussi curieuse que triomphale Porte d’Auteuil. Preuve en est son revers cuisant quelques jours plus tard au Queens. D’autant plus mortifiant qu’il lui a été infligé par le Français Jo-Wilfried Tsonga, si cuit la semaine d’après à Eastbourne qu’il a été atomisé par le Tchèque Stepanek, lui-même à tel point dans le coma au tour suivant qu’il a été écrabouillé par le Japonais Nishikori.
Reste que le brave Rodgeur, toujours plus adepte de la méthode Coué, n’a de son côté pas franchement marqué les esprits depuis sa victoire australienne de 1010. Raison pour laquelle, selon ses détracteurs, la question aujourd’hui n’est pas de savoir s’il a une chance de remporter les joutes londoniennnes une septième fois, mais à quel stade il s’en fera exclure. Un tel crime de lèse-majesté me laisse pantoise, je l’avoue.
Les aficionados à tout crin, eux, gardent l’espoir chevillé au corps. Prétendant que si le maestro joue comme à Roland (à mon humble avis il a pourtant raté une franche occasion de s’imposer), il n’y a pas de doute quant à son chemin victorieux vers le sommet. Que le Dieu du tamis les entende!
Tamis. Voilà un mot qui appelle un tout autre sujet. L’équipe suisse de foot. Je me demande sérieusement s’il ne faudrait pas virer Hitzfeld et le remplacer justement par Tami, l’entraîneur qui fait des miracles avec les M21. Vous me rétorquerez sans doute que c’est râpé. Mais comme on dit, mieux vaut tard que jamais. Et puis même perdante, la fédération serait gagnante. Je suis sûre que Pierluigi est beaucoup moins cher qu’Ottmar…