Djokovic, Murray, Davydenko, ils ont tous été emportés par l’ouragan Monfils et le typhon Llodra, qui ont semé la tempête à Bercy. Sans oublier évidemment Federer. Subissant le plus cinglant mais également le plus logique des revers, dans la mesure où, comme me le faisait justement remarquer un lecteur, la légende était arrivée dans un fauteuil en demi-finale. Triomphant sans gloire, après avoir vaincu sans péril des seconds couteaux au-delà de la dixième, de la vingtième, voire de la quarantième place, à l’image de Radek Stepanek.
Pas étonnant donc que le phénix, ratant bêtement cinq balles de matches, se soit laissé terrasser tel un débutant par un Monfils émoussé mais en quasi lévitation dans un palais des sports en délire. Ecueil contourné en revanche de main de maître par Robin le viking qui, sauvant l’honneur des stars, s’est normalement débarrassé en trois coups de cuillère à pot d'un Gaël sur les genoux cette fois, après avoir dompté Llodra la veille.
Je n’irais pas jusqu’à prétendre que c’est une bénédiction. Encore que… La victoire du Suédois nous évite pas mal de tintouin hexagonal. Mais surtout, mâter de la sorte et à la suite les deux Bleus même survoltés donne hélas une petite idée de la grosse contreperformance de ce pauvre Rodgeur. Dont tout le monde, moi comprise je le confesse, avait incongrument loué le panache facile. Je ne vous raconte pas dès lors si je m’inquiète sérieusement pour les performances de Sa Grâce à la Master Cup de Londres.
A part ça, hiver oblige, c’est reparti côté ski, avec deux slaloms féminin et masculin où les commentateurs semblaient s’être donné le mot pour damer le pion à Sa Logorrhée Jaton, curieusement sobre, sinon distrait pour ses débuts. Contrairement à ses collègues d’Eurosport, qui ont commencé par tresser bruyamment des couronnes à Sandrine Aubert, reine de toutes les pistes, de toutes les neiges dans toutes les stations. Mais qui s’est malheureusement plantée après quelques secondes de course. Ce fut d’ailleurs l'unique chute chez les filles pendant la retransmission télévisée.
Qu’à cela ne tienne. Selon nos spécialistes, c’était un bon indicateur et cela prouvait… que leur championne était dans le coup. En plus le slalom c’est comme ça, ça fait partie du truc. Et d’ajouter en substance: pour les Françaises, ça ne s’arrête pas là, elles sont huit bien en forme pour venger Sandrine. Résultat, deux seulement ont terminé l’épreuve dans les profondeurs du classement.
Côté suisse on relèvera cette phrase un rien absconse de Marco Brugger à propos de Denise Feierabend, qui s’était apparemment fâcheusement dispersée il y a quelque temps: Maintenant elle peut skier «avec la tête dans le bon sens». C'est dire si on n'a pas fini de rigoler…