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Gottmar, le faux prophète

Les footeux suisses qui battent les Gallois, les Aigles de McSornette qui s’imposent le même soir, Federer qui atomise Söderling pour se retrouver en demi-finale à Shangaï et, cerise sur le gâteau, Schnyder qui terrasse Hantuchova pour atteindre elle aussi le dernier carré à Linz. Quasiment du jamais vu en quatre jours. De quoi se poser des questions sur la nature profonde de l’homo helveticus. Parce que ce n’est pas normal cette série de succès. Ce n’est pas dans nos gènes.

Hélas, c’était couru, les hockeyeurs genevois n’ont pas tardé à remettre les choses à leur place en s’inclinant devant les Ours de Berne. Et pour ne rien vous cacher, je ne serais pas surprise que Patty subisse un sort identique dans quelques heures.

Ce n’est pas dans la poche non plus pour Federer, qui doit affronter le redoutable Djokovic après s’être défait d’un viking de pacotille. Et qui risque d'être un chouïa perturbé par cette sombre histoire de paris sportifs interdits dans laquelle il serait impliqué avec son agent Theodore Fotsman. Selon un éditeur américain, ce dernier aurait misé sur la défaite du phénix dans la finale de Roland Garros en 2006.

La légende a évidemment déclaré n'avoir rien à cacher et ces vilaines allégations ont été balayées par le porte-parole de l’agent. J'avoue que si d’aventure la chose s’avérait, j’aurais franchement de la peine à y croire. Et pour cause, triompher sur l’ocre parisien s’étant toujours apparenté à la quête du Graal pour le Bâlois. Autrement posé, que Sa Grâce se damne pour gagner le trophée Porte d’Auteuil je veux bien, mais qu’elle soit damnée en le perdant volontairement, j’envisage mal.

Il est vrai qu’il arrive au maestro de montrer une curieuse incohérence. Par exemple, il clame tous azimuts qu’il rêve de remporter la Coupe Davis, en refusant systématiquement ou presque de s’y aligner...

Bref, revenons plutôt aux besogneux de la Nati qui, boostés par Simon Ammann le sorcier volant, ont donc réussi un joli carton à Bâle. Pour des prunes malheureusement. Non seulement on est très loin de sortir de l’auberge, mais on a carrément paumé la clef. Ce qui rend la victoire d’autant plus cruelle. Une simple rémission en somme, qui n'empêchera pas la maladie de continuer à ramper sournoisement.

Certes, le voyage en Pologne reste mathématiquement possible. Et personne n'ignore que l’espoir fait vivre tout en rendant les fous joyeux. C'est pourtant nager en pleine démence d'imaginer une seule seconde que la Suisse va désormais rafler le pactole, tandis que le Monténégro et l’Angleterre se laisseront danser sur le ventre sans réagir.

Tout ça pour vous dire qu’on serait infiniment plus tranquille si nos Rouges avaient eu la bonne idée de poursuivre dans leur dialectique de l’échec. Assez honteux je l'admets, mais au moins serait-on débarrassé d’Hitzfeld. Le faux prophète aurait ainsi été prié d’aller prôner autre part sa stratégie à la noix. Encore que je me demande qui voudrait du calamiteux tacticien après son passage chez les Rouges.

Remarquez, on peut éventuellement compter sur un revers dans le match amical contre l’Ukraine le 17 novembre prochain pour le reconduire à la frontière plus tôt que prévu. Histoire de passer l’hiver sans le spectre d’une lente agonie à partir du 25 mars 2011…

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