Les Brésiliens prématurément sortis pour la deuxième fois consécutive, décidément ça vole bas pour les quintuples champions du monde. Remarquez, c’est moins grave qu’il y a quatre ans où ils avaient été humiliés par les Bleus!
En revanche, il y a un crack, qui tient superbement son rang jusqu’ici. Je veux évidemment parler du pitbull de Manacor, qui a retrouvé un sacré mordant.
Ce brave Nadal doit quand même savourer un début de revanche en atteignant la finale, lui qui fut outrageusement déclassé à Wimbledon au profit de Federer, sous le fallacieux prétexte que les organisateurs souhaitaient mieux refléter les résultats des joueurs sur gazon.
Du coup, ils ont eu l’air malins en portant au pinacle un numéro un d’opérette, piteusement relégué de surcroît à la troisième place du classement.
Mais je vous l’avais dit, j’avais eu un affreux pressentiment en voyant l’impuissance du Bâlois à tenir tête au laborieux Lleyton Hewitt sur la pelouse allemande de Halle.
Au point que j’imaginais le phénix tout juste capable de passer les huitièmes de finale à Londres. Un cap d’abord franchi dans la douleur d’ailleurs, avant qu’il n’affronte d’autres «nobodies» comme le Français Clément puis l’Autrichien Melzer, l’improbable demi-finaliste de Roland Garros.
Ce n’est pas le bon Federer, celui qu’on a l’habitude d’admirer, ne manquait pourtant pas de relever ingénument le commentateur de la TSR, après le traumatisant et mortifiant échec de Sa Grâce en quarts de finale dans son jardin préféré.
Si seulement! A l’image des perfides représentants de l’All England Club, Pascal Droz n’avait pas les yeux en face des trous. Car c’était justement l’homme que je ne cesse hélas d’observer en me rongeant les ongles et les sangs depuis l’Open d’Australie. Celui que n’importe qui parvient donc à battre à plate couture et en trois coups de cuillère à pot.
Certes, le maestro s’est plaint d’une petite gêne au dos et à la jambe. Des douleurs dont il avait cependant affirmé s’être enfin débarrassé. Et qui ne seraient certainement pas revenues en cas de victoire.
Mais j’y songe. Alors que les footeux helvétiques prient pour que l’Espagne rafle la Coupe en Afrique du Sud, Federer doit au contraire espérer que le redoutable Berdych remporte son premier Grand Chelem en terrassant l’Ibère dimanche.
Outre priver ce dernier de quelques points, cela mettrait peut-être du baume au cœur meurtri de la légende, en constatant qu’elle n’est pas la seule à s'effondrer...