Le feu d’artifice, l’éblouissement, l’apothéose. Du formidable exploit à la performance surréaliste. Je n’en reviens encore pas.
Ah non, détrompez-vous, je ne parle pas de la victoire des Aigles de McSornette, qui ont certes drôlement pigeonné les Dragons fribourgeois jeudi soir. J’attends la suite des hostilités, pour m’extasier éventuellement sur la stratégie renversante de Big Mac superstar.
Là, je vous cause de ces Helvètes qui ont joué les épouvantails de la latte, flanquant un cafard d’enfer aux Autrichiens. D’autant qu’ils n’ont que la spatule dans la vie. Le cauchemar a commencé avec Cuche qui, contre toute attente, a réussi à décrocher la palme de la descente. Dans un état comateux, les malheureux ont également regardé le prodigieux Simon Ammann devenir le premier Suisse à remporter la Coupe du monde de saut.
Et surtout, quelques heures auparavant, ils assistaient impuissants à la défaite de Benjamin Raich, leur dernier espoir, coiffé in extremis par Carlo Janka, le fantastique, extraordinaire, fabuleux... je m’arrête là, car le dictionnaire manque de superlatifs pour décrire la prouesse d’Iceman, sacré roi du ski. Il s’est même décongelé un chouïa, histoire de se laisser aller trois secondes à l’euphorie du moment.
De quoi menacer d’étranglement Sa Logorrhée Jaton et de l’inédit total depuis Accola. C’est d'ailleurs ce qui m’épate le moins, car je l’avais oublié, ce brave Paul. Pas étonnant. Il n’en n’a pas vu une après avoir décroché le grand globe. Aussi traumatisé par le cristal que Didier Défago par sa médaille d’or aux JO.
Du coup, j’y pense, Sa Grâce légendaire Federer va devoir se rappeler illico presto à notre bon souvenir. Obligé désormais de partager les sommets, le dieu du tamis n’a plus qu’à gagner Indian Wells pour éviter d’être submergé par la gloire éclatante des étoiles des neiges.
Une splendeur qui affole carrément Mauro Pini, le boss de l’équipe masculine. On a en effet plutôt l’habitude que nos champions tirent frénétiquement sur le frein à main dans les occasions exceptionnelles. Mais que le ponte se rassure. On peut toujours compter sur les rigolos de service pour nous gâcher l’extase et nous ramener les pieds sur terre.
A commencer par les footeux servettiens, loin d’avoir fini de donner du boulot à Magic Pishyar dans son harassant ciselage de diamant.
Autre valeur sûre dans le domaine, l’ineffable Stanislas Wawrinka, qui n’a pas manqué de le démontrer lors de ses matches calamiteux contre les Espagnols, le week-end dernier en Coupe Davis.