Bâle aura donc dimanche sa finale de rêve. Alors vous pensez bien que les organisateurs se tapent follement sur le ventre en ululant de bonheur à cette réjouissante perspective. Il paraît même que la chose n’aura jamais été aussi relevée.
Je suis évidemment contente pour eux. Sauf que c’est juste la moindre des choses, étant donné le plateau minceur proposé. Le simple fait que trois Suisses se soient retrouvés en quarts de finale en révèle long sur la qualité des participants qui, à part les deux têtes de série, pointaient tous au-delà de la dixième place. Avec une majorité au-delà de la vingtième, voire de la trentième. Et je m'arrêterai là par charité chrétienne. Il eût été dès lors carrément bizarroïde que Djokovic c et Federer ne parviennent pas à aller jusqu’au bout.
A commencer d’ailleurs par Sa Grâce qui n’a pas franchement eu à se défoncer. Imaginez le boulevard pour la légende du tamis, qui n’a trouvé sur sa route que des troisièmes couteaux, pour ne pas dire davantage, entre Olivier Rochus, Andreas Seppi, Evgeny Korolev, issu des qualifications de surcroît, et son pote Marco Chiudinelli. Mignon comme tout, mais pas du vingt-quatre carats dans le domaine...
Certes l’autre Bâlois a eu le grand mérite de se défaire de Philip Kohlschreiber, beaucoup mieux classé que lui. Ensuite, c'était du beurre. Notamment face au malheureux Richard Gasquet. Avec coke ce n’est déjà pas terrible pour le Biterrois. Sans coke, c’est carrément l’enfer.
Côté Djokovic qui a eu, je l'admets, un poil chaud contre Radek Stepanek, ce fut encore plus facile. Outre Andreas Beck et Jan Hernych, le schtroumpf a déniché le supercadeau bonus. En l’occurrence Wawrinka, qui nous joue décidément de plus en plus la Patty Schnyder du circuit masculin, avec ses errements coupables sur le court. J'ai de ces fulgurances visionnaires, lorsque je regarde évoluer le Vaudois, c'est terrifiant! La preuve. Il a suffi que ce pauvre Stanislas se fasse remonter au huitième jeu du deuxième set pour que sa défaite m’apparaisse inéluctable. Quand je pense que certains le prétendaient rassuré sur son état parce qu’il avait réussi l’insigne exploit de se débarrasser d’Ivan Ljubicic au premier tour!
Enfin, heureusement qu’il y a Ernesto Bertarelli et ses appels folkloriques au patriotisme, et surtout Mc Sornette pour me mettre en joie. Vous avez peut-être lu que le manager des Vernets et Gérard Scheidegger, directeur général du Lausanne HC , qui avait accusé Big Mac de lui avoir flanqué une rouste, n’ont pas pu se mettre d’accord. Et iront donc au tribunal. Ce qui a fait dire à «W» qu’il ignorait ce que serait la prochaine étape. « Mais ceux qui me connaissent savent que je n’ai jamais peur de l’étape suivante». Décidément impayable, le boss genevois. En revanche ça peut lui coûter. L’une des dernières fois où il a raconté ça, il a dû verser plus d’un demi-million de francs à Gian-Marco Crameri, subitement devenu indésirable et trop cher…