Il m'est arrivé de critiquer le manque de lucidité d'Hitzfeld. Mea culpa pour cette fois. En effet, heureusement qu'il était là pour remettre les choses à leur place après le match amical des Suisses contre la Finlande mercredi dernier à Saint-Gall.
Car tout le monde prétend qu'il y croit encore à l'Afrique du Sud, le brave Ottmar. C'est faux. En réalité il a déclaré que si ses ouailles continuent à peigner la girafe de la sorte, le Mondial, ils peuvent l'oublier.
Ce n'est évidement pas l'avis des inénarrables de la TSR. Epoustouflés par l'exploit des Rouges pourtant particulièrement peu pétants, ils ont même conclu la retransmission par cette phrase pour le moins surréaliste. "Comme les grandes équipes nous avons gagné". A l'unisson d'ailleurs avec Léonard Thurre, tellement subjugué qu'il n'hésitait pas à se ridiculiser, allant jusqu'à faire la pige à William Besse, quand il ulule de plaisir en regardant Cuche et ses potes.
Formidables ces joueurs qui vont de l'avant et ne cessent de trouver des brèches dans le mur adverse, s'extasiait le consultant. Je ne sais pas si vous imaginez l'extrême difficulté de percer une mince paroi lézardée de partout depuis le début de la rencontre! Ce cher Léo n'en avait cure, lorgnant Dzemaili avec les yeux de Chimène, le jugeant aussi impressionnant qu'exceptionnel. A l'entendre, les supergloires qui ont arpenté les terrains depuis l'invention du foot ne sont que de la roupie de sansonnet comparées au jeune Blérim.
Last but not least, la victoire des Helvètes lui semblait d'autant plus remarquable qu'ils n'aimaient pas cette bande de trolls... Me faisant penser à Federer se plaignant du jeu très désagréable de Gilles Simon. Leur adversaire doit leur convenir sinon ils sont vite paumés...
Notez que cela ne valait pas, côté gag, Roy Hodgson affirmant que les Suisses sont très connus au-delà des frontières. Quoi qu'il n'ait pas vraiment tort dans le fond. Leur récente déculottée en forme de tache indélébile contre le Luxembourg les pare sans aucun doute d'une aura planétaire de rigolos du crampon.
A propos d'aura, vous avez vu que les oganisateurs du tour de Romandie se lèchent les babines à l'idée que Lance Armstrong vienne grossir les rangs de leur peloton fin avril. Lui conférant du coup une importance insoupçonnée.
Se réjouir à ce point de la participation du Texan pour doper l'épreuve, ça frise l'indécence, j'estime. En l'occurrence, c'est décidément le cas de le dire: peu importe le flacon pour vu qu'on ait l'ivresse...
Edmée