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Humeurs

  • Grand écran: *Délicieux", la révolution dans l'assiette. A consommer sans modération

    A l’aube de la Révolution française, le restaurant tel que nous le connaissons aujourd’hui n’existait pas encore. Manger à l’extérieur était une activité réservée aux voyageurs. Et si on  se restaurait déjà dans des tavernes ou des auberges sur des tables collectives, la cuisine consistait généralement en un plat unique, dont la principale qualité était de tenir au corps et non de réjouir les papilles. 

    Les cuisiniers se louaient donc à la noblesse, à l’image du talentueux, orgueilleux  et tout en rondeurs Pierre Manceron (Grégory Gadebois), oeuvrant aux fourneaux chez le duc de Chamfort (Benjamin Lavernhe). Lequel régale régulièrement une cour aussi vulgaire qu’intolérante au moindre changement culinaire. Mais Manceron n’en a cure et ose, un soir, proposer le «délicieux», un feuilleté inédit aux truffes et pommes de terre, tubercules alors réservées à la plèbe, sinon aux cochons!

    C'est un tollé! Congédié sur le champ, le chef humilié accompagné de son fils, un adolescent curieux, vif et entreprenant, retourne dans sa campagne, se complaisant dans le désoeuvrement, la mélancolie et le mal-être. Jusqu’à l’apparition d’une femme aussi mystérieuse que déterminée (Isabelle Carré), avide d’apprendre l’art culinaire. 

    Ouverture du premier restaurant

    Remarquablement ingénieuse, elle redonne confiance à Manceron, qui va s’émanciper de sa condition. Emblématiques d’un peuple oppressé qui, au tournant de l’histoire de France, commence à faire entendre sa voix face aux tout-puissants, ils ouvrent ensemble le premier restaurant. Proposant à leurs clients ébahis un service révolutionnaire: des tables individuelles et des mets à choisir sur une carte. 

    Après L’esprit de famille, Eric Besnard propose une comédie se déroulant dans une nature somptueuse magnifiquement éclairée, soignant autant les décors que l’élaboration de plats mitonnés avec amour. Elle est portée par Grégory Gadebois et Isabelle Carré parfaitement crédibles dans leur rôle respectif et entourés de personnages secondaires irrésistiblement incarnés par Benjamin Lavernhe, imbuvable duc de Chamfort, ou Guillaume de Tonquédec, déplaisant intendant toujours là où on le pose. En résumé, un film plein de saveurs, à consommer sans modération.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 8 septembre. 

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  • Dopés, Ségo et Sarko!

         Les experts et les autres ont une nette tendance à s’extasier sur l’étonnante jeunesse de Ségo et Sarko, chacun devant, en cas d’élection, regonfler à bloc cette pauvre France à moitié crevée.


         Oubliant juste en passant que nos pur-sang tiennent quand même davantage du cheval de retour que du fringant poulain, quand on pense qu’ils hantent l’arène politique du cru, et à très haut niveau, depuis quel­que vingt-cinq ans.

     


          Vous vous demandez sans doute pourquoi je vous en cause ici. Eh bien, outre que la chose présente un vague rapport avec l’équitation, on ne cesse de comparer les finalistes de la présidentielle à des athlètes de pointe. Un parallèle qui a at­teint son point culminant lors du grand débat télévisé, décoré façon ring de boxe de surcroît.

     

          Vous vous demandez sans doute pourquoi je vous en cause ici. Eh bien, outre que la chose présente un vague rapport avec l’équitation, on ne cesse de comparer les finalistes de la présidentielle à des athlètes de pointe. Un parallèle qui a at­teint son point culminant lors du grand débat télévisé, décoré façon ring de boxe de surcroît.

     


          Et où l’intéressant n’était à l’évidence pas le contenu archi­connu du bavardage oiseux des deux ennemis, mais la manière dont ils géraient leur marathon.

     


          Et puis la question que tout le monde se pose, c’est com­ment ils sont arrivés à tenir la distance pendant des mois et des mois de campagne, avec grosso modo des journées de dix-huit heures et subséquem­ment des nuits de six.

     


         Du coup, il y a soupçon de dopage tant il semble impensa­ble qu’un individu normal puisse mener ce train d’enfer, en évitant par ailleurs l’alcool et le tabac! Alors effectivement, ils se droguent. Pas à la coke toutefois, paraît-il. Le shoot suprême pour un politicien de choc, ce sont les gens. Ces milliers de quidams qui l’ap­plaudissent à se fouler les paluches et hurlent son nom à se péter les cordes vocales, ça l’éclate un max, l’animal.
    Du moins à en croire Martine Brunschwig Graf, qui nous entretenait de son expérience sur
    La Première. Un témoignage certes un brin sujet à caution, la course à l’ Elysée et celle au Conseil d’ Etat s’apparentant peu ou prou au Tour de France face à celui du canton!


         Mais bref. L’important, c’est qu’en se castagnant sans vergo­gne pour décrocher la palme, nos pugilistes nous ont heureu­sement distraits des tristes performances des «vrais» spor­tifs.

     


         Car se taper les victoires à peine honorables et les déculot­tées consternantes des hoc­keyeurs suisses à Moscou, c’est pas le pied. Sans parler de la nouvelle défaite affligeante de Federer contre Nadal, sur une moitié de gazon en plus. Ou pire, de la désolante Coupe Louis Vuitton à Valence, qui est d’abord une épreuve pour… le spectateur.

     


         Moralité, question histoires d’eau, autant se farcir Ségo et Sarko sont dans un bateau.
    C’est rigolo et ça fera plaisir à Karl Zéro.
    Edmée

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  • Federer out comme Hingis et Cuche. Mortifiant!

    Excepté Mc Sornette qui, juste pour me faire plaisir, se sent prêt à coiffer une nouvelle casquette, celle du mouton noir, nos champions ont décidé de me lâcher sans vergogne. Me laissant carrément vivre les jours les plus sombres de mon existence de fan de sport.
    A commencer par la consternante Martina Hingis, décidée à la rejouer grandeur et décadence à Indian Wells. S’ingéniant du coup à subir encore une fois la loi de Daniela Hantuchova.
    Ensuite évidemment, je pense à l’impensable. Eh oui, à la raclée de l’as des as. L’occasion d’ailleurs de découvrir que la victoire ne serait pas véritablement le propre de l’homme.
    Ce revers inattendu aurait en effet rendu E.T. humain, si je me réfère à la remarque de nos chers voisins, incapables de cacher leur joie à l’idée que le génie avait raté une marche de l’échelle céleste, et secrètement déçus que le barreau n’ait pas été pas scié par l’un de leurs champions d’opérette.
    Remarquez, on n’en était pas très loin, la Rolls du tamis ayant eu la chance dans son malheur d’être tamponnée par un tracteur du circuit, ex-paria de la raquette suspendu pour dopage il y a deux ans.
    Mortifiante défaite quand même pour le phénix, je l’avoue. Le pire a pourtant été évité, figurez-vous. Imaginez une seule seconde que Rodgeur se soit incliné en finale devant l’ombrageux Nadal, et le malheureux Bâlois, irrémédiablement privé de deux autres records, aurait aussi pu dire un adieu définitif à Roland Garros.
    Dans le genre fiasco, il y a également celui du Neuchâtelois préféré des Helvètes. Au risque de me répéter, je continue à me demander pourquoi Fabrice Jaton, après s’être lamentablement planté sur les chances de Berthod de rafler le globe de cristal du super-combiné, s’est acharné à cultiver bêtement le fol espoir de voir la flèche des Bugnenets remporter le général de la Coupe du monde.
    Et puisqu’on en parle du héros de Sa Logorrhée, je ne sais pas si vous avez regardé le documentaire que la TSR a passé la semaine dernière. Entre Cuche chez le docteur, Cuche en Amérique, Cuche dans un avion, Cuche dans sa maison, Cuche dans son auto, ou Cuche dans son hôtel, elle fut drôlement laborieuse la sortie de l’ombre du guerrier blessé!
    Enfin bref, j’espère que personne ne songera à tourner un film sur tous les Suisses qui galèrent dans leur sport. Ça nous en ferait des kilomètres de pellicule gâchée…
    Edmée

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