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Grand écran: "Un simple accident", fascinant dilemme moral doublé d'une attaque frontale contre le régime iranien

Auteur d’une grande œuvre, visage de la résistance à la répression dans son pays, l'Iranien Jafar Panahi poursuit le portrait de la dictature iranienne. Avec "Un simple accident", tourné clandestinement, il signe un récit politique passionnant et bouleversant, couronné à Cannes en mai dernier par la Palme d’or.

Roulant de nuit avec sa fillette et sa femme à bord, Eghbal écrase un chien par mégarde et s’arrête dans un garage proche. En l’entendant demander une boîte à outlls, Vahid, un mécanicien, se fige. Il pense identifier celui qui l’a torturé et brisé sa vie lors de son incarcération dans une prison iranienne. Déterminé à se venger, il le suit, l’enlève le lendemain et menace de l’enterrer vivant dans le désert. Mais face à ce père de famille qui nie farouchement les faits, le doute s’installe chez Vahid. S’il est certain d’avoir reconnu la voix de son bourreau, il n’a jamais vu son visage. 

Comme il se refuse à assassiner un innocent, Vahid avec lui à la recherche d’autres victimes de l‘oppression, pour s’assurer de son identité. A tour de rôle celles-ci vont grimper dans la camionnette, où git le potentiel tortionnaire assommé, bâillonné, recouvert d’un sac, prêt à être jeté dans la tombe que Vahid va creuser pour lui. L’une pense reconnaître son odeur, un autre le bruit de la jambe de bois de celui qu’on surnommait «La guibole». Mais aucune ne parvient à l’identifier formellement. Leurs hésitations sur le sort réservé au prisonnier de Vahid donnent lieu à des scènes à la fois poignantes, absurdes et non dénuées  d’humour.  

Entre thriller et road movie, Jafar Panahi maintient le doute jusqu’à la fin. Il propose ainsi, dans cette œuvre forte et audacieuse, un fascinant dilemme moral doublé d’une attaque frontale contre le régime. 

A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 2 octobre. 

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