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Grand écran: "Benni", portrait saisissant d'une petite fille violente et sauvage

illustration-cine-debat-benni_1-1572348682.jpgBlonde, les yeux bleus, la peau diaphane, elle  aurait pu avoir tout d'un ange.  Mais Benni (Helena Zengel) est une fille de neuf ans sauvage, dangereuse. Elle se bat violemment avec les enfants qui ne la comprennent pas et elle fait peur aux adultes. Traumatisée toute petite, ne supportant pas qu’on lui touche le visage, elle est sujette à des crises de panique qui la mettent dans des colères noires et la rendent terriblement agressive. Elle devient alors ingérable.

Benni est prise en charge par les services sociaux et médicaux, mais tout ce qu’elle veut, c’est retourner vivre chez sa mère, célibataire, qu’elle adore. Fragile, instable avec deux enfants plus jeunes à élever de surcroît, celle-ci, incapable de s’occuper de Benni, se voit forcée de l’abandonner. Ce qui n’est pas de nature à calmer la rage de sa fille.

Madame Bafané, directrice de centre et Micha, éducateur spécialisé dans les ados à problèmes, tous deux manifestant une rare bienveillance doublée d’une patience à toute épreuve, prêts même à enfreindre le protocole pour le bien de Benni, tentent de lui trouver un cadre bénéfique.

En vain. Refusée par de nombreuses familles d’accueil, la gamine se voit également expulsée de tous les foyers où elle est placée, personne ne résistant à ses explosions de fureur. Benni a besoin de beaucoup plus de soutien que le système actuel a à lui offrir. Le titre original, System Crasher/Systemspenger, exprime parfaitement cette impuissance, cette désolante absence de solution à long terme.

Au-delà du portrait saisissant de la fillette irrécupérable, le premier long métrage de Nora Fingscheidt est aussi un hommage au dévouement et l’empathie sans faille des travailleurs sociaux, symbolisés par Madame Bafané et Micha.

La réalisatrice allemande met par ailleurs les nerfs et les oreilles des spectateurs à rude épreuve pendant deux heures. A chaque fois qu’un élément positif semble se dessiner, comme la belle relation qui s’installe entre Benni et Micha, c’est un nouvel échec avec un brutal et frustrant retour en arrière.

Ce drame social pédagogique, émouvant, au scénario intelligent, très éclairant sur la pathologie dont souffre Benni, est porté de bout en bout par la jeune Helena Zengler, qui livre une prestation impressionnante. Les rôles secondaires de l’assistante sociale, de l’éducateur et de la mère sont eux aussi très convaincants.

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 mars.

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