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Grand écran: "Alien:Covenant", un sixième épisode sans suspense. Décevant

aaaaaaliencon.jpgL’intrigue se déroule dix ans après les événements de Prometheus, préquel de l’Alien de 1979. Dans cette suite nous sommes en 2104, à bord du vaisseau spatial Covenant, transportant plus de 2000 terriens cryogénisés et de nombreux embryons vers une lointaine galaxie. Comme d’habitude, l’ équipage est alerté par un mystérieux signal…

En dépit d’une belle séquence d’ouverture où David (Michael Fassbender) méprisant rejeton bio-mécanique rencontre son créateur dans un lieu très esthétisant, du retour à l’origine de la saga avec un début prometteur, ou d’un monstrueux Alien dégoûtant, ce sixième épisode de la saga, troisième de Ridley Scott et premier volet d’une trilogie, se révèle assez décevant.

Le principal problème, c’est qu’il n’y a plus de suspense dans cet Alien:Covenant. Dès l’instant où l’équipage en route vers Origae-6 décide de modifier sa trajectoire et de se poser sur le lac d’une autre planète offrant a priori d'intéressantes similitudes avec la terre... c’est la galère. Non seulement attendue, mais déjà vue. Il suffit que de petites bactéries se faufilent dans l’oreille et le nez de deux membres d’équipage pour que tout soit dit ou presque.

Comme dans Life en somme, très décrié mais que dans le fond je préfère presque. Alors certes le réalisateur développe un univers contemplatif et cérébral, les décors sont soignés, les paysages magnifiques, les vaisseaux réalistes, tout comme l’équipement high tech.

Mais le scénario se révèle inutilement compliqué pour ne pas dire carrément bordélique, les dialogues pédants, bourrés de références à Milton, Shelley, le mythe de Prométhée rejoignant celui de Frankenstein sur fond d’Entrée wagnérienne des dieux dans le Valhalla. L’auteur convie les mythes, multiplie les thématiques (la création, l’intelligence artificielle, la conscience, l'origine), sans pour autant donner plus de chair et de corps à son récit.

aaaaaalien.jpgManque d’incarnation des personnages

De leur côté, les personnages pas du tout incarnés se révèlent du coup sans grand intérêt, Juste des êtres sacrificiels, soumis  à la voracité meurtrière des affreux et impitoyables Aliens, dont un Ridley Scott sans état d’âme se débarrasse dans des mares d’hémoglobine. Histoire de nous donner des cauchemars en nous glaçant le sang.

C’est plus ou moins réussi, si on admet un petit sursaut à la première apparition horrifique. A l’image de la performance des acteurs peu convaincants. Katherine Waterston nous fait amèrement regretter Sigourney Weaver et pas seulement à cause de ses envies quasi helvétiques de chalet au bord du lac dans sa nouvelle vie…

Véritable héros du film le beau Michael Fassbender est meilleur en androïde mais n’échappe pas au ridicule quand Ridley Scott l’affuble sadiquement d’une moumoute à la Brice de Nice ou le force à enseigner la flûte à bec à son double...

A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 10 mai.

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