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Grand écran: "Les figures de l'ombre", hommage à trois scientifiques afro-américaines de génie

aaaafigures.jpgElles étaient exceptionnellement douées et on ne le savait pas. Du moins en ce qui me concerne. J'ignorais en effet tout de Katherine Johnson, Dorothy Vaughn et Mary Jackson, ces trois incroyables scientifiques afro-américaines travaillant dur pour la Nasa, aspirant à l’égalité des chances et à un salaire décent. Mais victimes de préjugés racistes, elles ont dû se battre pied à pied pour faire reconnaître leur talent

Nous sommes dans les années 60. Les Etats-Unis doivent absolument rattraper leur gros retard sur l’URSS, qui a envoyé le premier homme dans l’espace Youri Gagarine en 1961. C’est notamment grâce à ces trois femmes qu’ils y parviendront avec la mise en orbite, l'année suivante, de l’astronaute John Glenn, mort le 8 décembre dernier.  

Et pourtant que de bâtons on leur a mis dans les roues. Ne serait-ce que le fait de devoir, comme la mathématicienne Katherine Johnson, parcourir quotidiennement et à plusieurs reprises un bon kilomètre pour se rendre... aux toilettes réservées aux personnes de couleur. Une humiliation scandaleuse qui lui fait non seulement perdre un temps fou dans son job mais la ramène constamment à sa condition inférieure.

Traiter de la conquête spatiale par le biais de la discrimination, de l’intolérance, du sexisme et du machisme est la bonne idée de ce film hommage réalisé par Theodore Melfi, bien qu’il soit desservi par une mise en scène peu inspirée et un scénario trop prévisible.

Un excellent trio d'actrices

Mais outre des équations qui devraient faire saliver quelques matheux, l’histoire de ces trois génies armées de leurs seules cellules grises pour faire avancer la cause des Noirs et des femmes, est suffisamment extraordinaire pour nous faire oublier quelques maladresses 

D’autant qu’elles sont incarnées par un excellent trio: Taraji P. Henson, Octavia Spencer et Janelle Monae (photo). Rayonnantes, débordantes de vitalité, d’humour, elles se coulent avec aisance et naturel dans la peau de ces figures de l’ombre qui finiront par apparaître en pleine lumière.

La NASA a baptisé un bâtiment en l’honneur de Katherine Johnson qui a de plus reçu la médaille présidentielle de la liberté (plus haute distinction civile aux États-Unis) de la part de Barack Obama en 2015. Aujourd’hui âgée de 99 ans, elle vient d’être honorée lors de la cérémonie des Oscars.

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 8 mars.

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