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Grand écran: "Mapplethorpe: Look at the Pictures", le parcours hors norme d'un sulfureux photographe

5051579_7_70cb_autoportrait-1980_31e5e782e58510300867593df1b93b12.jpg« J’ai toujours été fasciné par l’idée d’illustrer la sexualité comme personne de l’avait fait auparavant ». Pour Robert Mapplethorpe, le sexe est partout dans la vie et dans les choses. Un pénis et une fleur c’est la même chose. Il a ainsi fait du sexe et de sa pratique le cœur de son œuvre. Le résultat avait valu en 1989 les imprécations du sénateur républicain Jesse Helms, outré par les photos pornographiques du sulfureux personnage, jugées offensantes pour l’art. Il n’était pas le seul. Les images ont provoqué moult scandales et procédures judiciaires, loin de nuire d’ailleurs au prix des œuvres incriminées...

"Look at the pictures!", martèle le politicien scandalisé. C’est ainsi que commence le premier long-métrage documentaire sur le célèbre photographe, réalisé par Fenton Bailey et Randy Barbaro, qui reprennent la phrase à leur compte, en détournant évidemment son sens premier. Ils retracent le parcours fulgurant d’un artiste hors norme, jusqu’à sa mort du SIDA en 1989, après avoir passé ses dernières années à promouvoir l’homosexualité. Il avait quarante-deux ans.

A travers une série d’interviews enregistrées, Robert Mapplethorpe révèle sans détour sa vie sulfureuse et les passions qui l’ont inspiré. Des archives enfin rendues publiques, des entretiens de collaborateurs, des révélations intimes de ses amis, de ses amants, de son frère Edward, artiste lui aussi, des témoignages de son prêtre, sa rencontre avec son amie Patti Smith, complètent le portrait de cet homme extravagant et dérangeant qui a inventé une nouvelle forme d’art en portant la photographie à son sommet. Ce qui est d’autant plus extraordinaire qu’au départ, il ne l’avait pas choisie. Il s’est mis à faire des polaroïds, parce qu’il avait besoin de photos pour ses collages.

Obsédé par la beauté

Le documentaire auquel on reprochera une facture trop classique étant donné son sujet, montre un Mapplethorpe obsédé par la beauté, la perfection esthétique, comme le révèle le fameux The Black Book publié en 1986, entièrement composé de nus d’hommes noirs sculpturaux et dans tous leurs états. Le provocateur Robert adorait bousculer les tabous, choquer les gens, les déranger, les faire réagir, les manipuler, les utiliser, avoir en quelque sorte du pouvoir sur eux.

Au-delà de son œuvre, Mapplethorpe, artiste total dans son attitude, sa manière de s’habiller, de se coiffer était profondément ambitieux. Tout ce qu’il faisait, c’était pour sa carrière remarquent les intervenants. Beau, intelligent, charmeur, il était aussi égoïste, aimait l’argent et avait soif de célébrité. Il voulait être une légende et a connu le succès avant de mourir.

A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 1er mars.

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