Impressionnante, éblouissante, phénoménale, géniale, épique, fabuleuse, colossale, sublime. Les superlatifs ne manquent pas pour qualifier la victoire d’un homme qui va toujours plus loin dans la légende, après avoir soulevé en pleurs son dix-huitième trophée majeur.
Devenant au passage le deuxième joueur le plus âgé à gagner un Grand Chelem après l’Australien Ken Rosewall et la deuxième tête de série numéro 17 à coiffer la couronne après Pete Sampras à l’US Open en 2002.
Que raconter de plus? Presque rien, sinon répéter que cette finale de rêve pour les spectateurs a tourné au cauchemar pour le malheureux Nadal. Il suffisait de voir sa tête bien tristounette à la remise de la coupe pour se convaincre de l’immensité de sa déception.
On l’entendait battre sa coulpe, imaginant avec angoisse à quel point il allait devoir à nouveau cravacher ferme pour tenter de rattraper son rival. Lui qui était si près du but à l’entame de la cinquième manche mais qui nous l’a finalement jouée façon Pénélope en défaisant ce qu’il avait presque achevé de construire…
Bref, au lieu de me ronger les sangs pendant des heures, j’aurais dû écouter Martina Navratilova et, une fois n'est pas coutume, Henri Leconte. Ces fervents défenseurs du maestro le voyaient clairement remporter la mise, évoquant son plus de fraîcheur.
En effet rien de plus normal en somme dans le succès du mythe, avec tout ce qu'on a raconté sur son extraordinaire aptitude à renaître de ses cendres. En même temps, il y avait de quoi se bouffer furieusement les ongles, le pitbull ibère étant logiquement considéré comme le favori par la majorité des pronostiqueurs.
Et pour cause, Quand il est au top, qu’il mène ou soit mené, c’est la même mayonnaise pour le taureau de Manacor. Il ne lâche rien. D’autant plus dans cette arène chauffée à blanc où il était déterminé comme jamais à conserver, si j’ose dire, ses oreilles et sa queue. Et il faut reconnaître qu’il en a été à deux doigts...