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Un improbable Léopard d'Or

 

Contrairement à certains qui se lèchent les babines ou presque à l’idée de cette compétition 2008, je n’aurais pas attribué de Léopard d’Or, aucun film n’ayant à mon humble avis l’allure du fauve en question. A se demander pourquoi Frédéric Maire n’avait pas jugé bon d’y inclure La Forteresse de Fernand Melgar, incontestablement l’un des gros événements de la quinzaine, au lieu de nous fourguer un documentaire particulièrement calamiteux pour clore le concours. Couchepin en personne a eu toutes les peines du monde à lui trouver un vague charme... Et ce ne sont pas les explications vaseuses du directeur dimanche matin sur les ondes de la Première qui me convaincront d’une visibilité hautement supérieure de l’opus helvétique dans une section différente.

Mais puisqu’il n’était pas question de passer outre à la consécration suprême, j’avais  imaginé deux ou trois titres possibles parmi les dix-sept proposés. Dont  Kisses, de l’Irlandais Lance Daly, montrant la fragilité de deux jeunes fugueurs confrontés à la dureté des adultes. Ou même, soyons fous, Un autre homme de Lionel Baier, un des Romands en forme dans cette édition.  

Inutile de dire que j’étais complètement à côté de la plaque. Au point qu’aucun de mes éventuels prétendants n’a été mentionné au palmarès. Depuis le temps remarquez, je devrais avoir l’habitude, les jurys locarnais  s’ingéniant souvent  à nous dégotter l’improbable. En l’occurrence Parque Via, du Mexicain Enrique Rivero, sorte d’avatar du décoiffant Japonais gagnant de l’an dernier, avec une mise en scène principalement basée sur la répétition des gestes quotidiens d’un vieil  employé de maison menacé de se retrouver à la rue. Du genre repassage et nettoyage, agrémentés d’un peu de sexe. Inutile d’en raconter davantage, dans la mesure où je ne suis pas certaine que vous le voyiez un jour…

Pendant que j’y suis, on ne s’est pas beaucoup plus éclaté sur la Piazza Grande, à part avec la saga d’ouverture Brideshead Revisited de Julian Jarrold, ou  Son of Rambow, la fameuse comédie potache  de Garth Jennings, qui a logiquement reçu le prix du public. Et je n’oublierai pas Palombella Rossa de Nanni Moretti. La rétrospective, les choix  et la présence magnétique de l’icône italienne ont largement contribué à relever le niveau général.

Bref, vivement l’année prochaine ! Mais pitié, sans les détails plombants. Comme l’album panini ou les obsessions glamour de Nicolas Bideau qui s’obstine à mélanger Cannes et Locarno. Et surtout, de grâce monsieur Solari,  sans mystère autour du successeur de Frédéric Maire. Il n’y a rien de tel que ce suspense à la noix, vous forçant à traquer l’info au lieu d’aller au cinéma, pour vous pourrir un festival.

 

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