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Festival de Cannes. Valeria Bruni Tedeschi nous emballe avec "Les Amandiers"

Enfin une femme derrière la caméra ! Et elle nous emballe. Avec Les Amandiers, Valeria Bruni Tedeschi fait revivre l’école de théâtre fondée par le célèbre metteur en scène Patrice Chéreau et Pierre Romans à Nanterre. Elle se concentre sur la promotion 1986-87 dont elle faisait partie aux côtés de Marianne Denicourt, Vincent Perez, Bruno Todeschini, Agnès Jaoui, ou encore Thibault de Montalembert,
 
Dans cet hommage très personnel à l’art et à la création, la réalisatrice redonne à cette volée l’insolence d’une jeunesse vivant tout à fond, l’amour, la passion, le théâtre, la tragédie, dans une époque marquée par le fléau du sida. 

La troupe formée de très bons comédiens est emmenée par la formidable Nadia Tereszkiewicz, alias Stella (photo). Double bouillonnant de Valeria Bruni Tedeschi, elle crève l‘écran, qu’il s’agisse de son rôle dans les répétitions de Platonov, une pièce de Tchékhov ou dans sa relation toxique avec le bel Etienne qui brûle pour elle.    

Patrice Chéreau est quant à lui incarné par le magnétique Louis Garrel. Valeri Bruni Tedeschi est loin de ménager le maître qu'on découvre suffisant, angoissé, colérique, fiévreux, et qu’on voit par ailleurs sniffer de la coke, draguer un étudiant, humilier une étudiante. 

La cinéaste livre une comédie dramatique enthousiasmante à la fois lumineuse et sombre. IL y a de l’énergie,, de la vitalité, de l'envie et de la fougue dans cette émouvante déclaration d’amour au théâtre, aux acteurs et à l’intensité de leur travail. 
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Frère et sœur, avec Melvil  Poupaud et Marion Cotillard 

Moins convaincant, Frère et soeur d’Arnaud Depleschin. Après le décevant Tromperie sélectionné l’an dernier hors compétition, le réalisateur est cette fois candidat à la Palme. Objectif difficile à atteindre. Un frère écrivain (Melvil Pouoaud) et sa sœur actrice (Marion Cotillard), tous deux reconnus, se livrent une haine aussi viscérale qu’inexplicable depuis vingt ans. Alors qu’ils ne se sont pas croisés pendant tout ce temps, ils se revoient enfin lors du décès de leurs parents.
 
Du Depleschin pur sucre qui décline ses thèmes préférés, la famille la mort, l’héritage, l’ambiguìté des sentiments… et Roubaix bien sûr, dans ce drame intimiste. L’adhésion est quasi unanime chez nos confrères parisiens bouleversés en outre par "l’extraordinaire duel" que se livrent Melvil Poupaud et Marion Cotillard. Au point qu’on regrette presque de ne pas être emporté par cet enthousiasme débordant.
 
Il y a en effet, dans la manifestation de cette détestation féroce gratuite, une théâtralité gênante et une interprétation parfois hystérique qui nuit au film. On a du mal à s’y projeter, tout sonnant un peu faux, qu’il s’agisse des postures ou des mots.  

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