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Grand écran: très original, "Ninjababy" évoque crument la grossesse et la maternité

Rakel, 23 ans, ado attardée, habite Oslo. Elle est bordélique, extravagante, fauchée, mais aime s’éclater, picoler, baiser et planer à l’occasion. Elle a des rêves plein la tête. Devenir astronaute, bûcheronne, globe-trotteuse. Et surtout illustratrice. Mais tout part en sucette quand sa colocataire Ingrid lui fait remarquer que ses seins ont grossi et s’étonne de sa propension soudaine à ingurgiter des litres de jus de fruit. En plus elle a développé un odorat d’une rare finesse.

Et le verdict, implacable, tombe. Rakel est enceinte. Elle est même à moins de trois mois de l’accouchement sans qu’elle s’en soit doutée un seul instant.  Mais qui est le père? Pas son vague petit ami du moment "Aikido Mos" avec qui elle a fait l'amour il y a quelques semaines, mais hélas, sans doute possible, un autre coup d’un soir, Dick Jesus, un play boy assez grotesque, mieux doté côté pénis que côté cerveau. 

A ce stade avancé, l’avortement est évidemment impossible. Toutefois Ingrid n’est absolument pas prête à devenir mère. L’adoption lui semble être la meilleure solution. C’est alors qu’un personnage animé, incarnant son futur bambin, sort de son imagination et se met à lui parler, à lui reprocher des choses, lui en suggérer d’autres, histoire de lui pourrir encore davantage la vie.

Très original, Ninjababy de la Norvégienne Yngvild Sve Flikke, basé sur l’oeuvre d’Inga Saetre qui signe toutes les animations, assume joyeusement un ton provocateur, un humour caustique, grinçant, livrant des conversations sans tabou entre Rakel et Ingrid, évoquant le plus naturellement du monde règles, sexe, éjaculation, caca...
 
Le film séduit aussi par son féminisme, la dénonciation des inégalités, le droit des femmes à mener leur vie, à disposer de leur corps à coucher quand avec qui et autant qu’elles veulent, à avorter ou non et, terrible crime de lèse-bébé, à ne pas aimer son enfant. Un film parlant particulièrement crument de la grossesse et de la maternité qui nous change de ce qu’on a coutume de nous servir sur le sujet.

A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 20 avril.

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