Le maestro ne s’est donc pas qualifié une dixième fois consécutive pour le cinquième tour à Roland Garros. Histoire de se faire du bien et de se rassurer sur l’âge de ses artères, tout le monde rappelle à l'envi le record de quarante-et-un quarts en Grand Chelem qu’il partage avec Jimmy Connors.
Maigre consolation, d’autant que le pauvre Federer devra céder sa place de quatrième à Berdych si le Tchèque résiste, lui, au Letton Gulbis et passe en demi-finale. Et le Bâlois est également sous la menace de Murray.
A part deux titres dans des tournois de campagne, il faut reconnaître que Sa Grâce a du mal à briller vraiment depuis son septième succès à Wimbledon, même si on loue son regain de forme. Du coup pas très étonnant que ce fut chronique d’une défaite prématurée annoncée, suite à son match des plus laborieux contre le Russe Tursunov, foudre de guerre d'opérette. Or du moment que Gulbis cogne non seulement plus fort mais infiniment mieux, une quelconque espérance se révélait aussi illusoire que d'imaginer une seule seconde Wawrinka en train de décrocher un nouveau sacre après Melbourne.
Bref, à l'instar de beaucoup, je ne le sentais pas du tout ce huitième de finale pour la légende. Une impression hélas largement confirmée après la pitoyable perte du second set. Car le Suisse n’en est pas à son coup d’essai en la matière. Je parle de cette manière ridicule de perdre la deuxième manche alors qu’il avait deux balles pour la remporter. Pour paumer ensuite inéluctablement le match, comme il l’avait par exemple misérablement fait lors de sa demi-finale contre Djokovic porte d’Auteuil en 2012.
Ce n’était toutefois pas la seule raison de mes certitudes en ce qui concerne le cuisant revers du Suisse. Plus ou moins à mi-parcours de ce fameux second set, l’inénarrable Marc nous gratifiait de l’une de ses déclarations saugrenues: "Je pense que Rodgeur a pris la mesure de son adversaire…" Il ne m’en a hélas pas fallu davantage pour savoir que les carottes étaient cuites!
Certes, bien que cela ne change rien à la finalité de l'exercice, elles n'étaient pas aussi carbonisées que pour Tsonga, à la rue dès l'entame des hostilités. Alors que ses compatriotes sans complexe le voyaient créer l'exploit et battre Djokovic à plate couture, sous prétexte que le Serbe avait eu un petit coup de mou dans son match précédent. Résultat, le vampire de Belgrade a impitoyablement saigné à blanc Jo-Wilfried en trois coups de cuillère à pot, en moins de 90 minutes. La vergogne, je ne vous raconte pas. Dire que c'était le choc du jour! Un choc qui tient plutôt du traumatisme...
P.S.- Federer a déclaré en conférence de presse qu'il pouvait gagner Wimbledon. Il reste à souhaiter qu'il ne connaîtra pas la sortie honteuse de Wawrinka au premier tour, après avoir lui aussi clamé être capable de remporter Roland Garros!