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Superchampion, mais indigne d'images!

Si vous persistez à regarder le sport sur la TSR, vous avez sans doute entendu, en ouverture de l’émission de dimanche dernier, Marie-Laure Viola causer avec des sanglots dans la voix de l’extraterrestre Simon Ammann. S’extasiant follement sur les mérites rares de ce champion d’exception, survolant tel un aigle impérial la Coupe du monde de saut à skis.
Et de nous passer six secondes d’un exploit du phénomène vaguement visible en arrière-plan, en dévidant la suite de son sommaire.
Génial! C’est en effet tout ce que les fans de la discipline ont eu à se mettre sous la rétine. Pour admirer plus longuement leur idole en action et en direct, ils ont dû se rabattre sur Europort. En revanche, il n’y a pas assez d’images sur la chaîne romande pour nous vanter les vertus des experts helvétiques de la latte alpine.
Et je ne vous raconte pas les déluges d’enthousiasme avec les deux podiums glanés lors des épreuves d’hier. Il suffit pourtant de se référer à l’immense talent que les inénarrables de l’antenne leur prêtent pour juger simplement normal que les intéressés se remuent les fesses, histoire de se hisser sur une marche. D’autant que ce n’est pas la première.
Et que ça cache la lenteur lancinante des deux plus grands «virtuoses» du circuit, côté garçons et côté filles. La flèche des Bugnenets n’est peut-être pas passée inaperçue à Val Gardena auprès des chasseurs d’autographes. En revanche complètement incognito sur la piste où le Neuchâtelois continue à se laisser déborder outrageusement par ses pairs.
Pareil pour la fusée de Comano, alias le talent du siècle, qui a furieusement tendance à se comporter façon bombe à retardement.
Bref, pour l’instant, le crack Didier Cuche et le prodige Lara Gut sont surtout bons à jouer bêtement de la cloche dans la pub Swisscom et Cie!
A ce propos d’ailleurs, vous avez probablement découvert qu’en dépit de son annus plutôt horribilis, ce cher Federer a réussi à décrocher un titre aussi majeur que l’US Open. Aux côtés de Tiger Woods et Thierry Henry, il est devenu le héros de la pire publicité 2008, en l’occurrence celle de Gilette. C’est du moins l’avis de la rédactrice en chef de l’hebdomadaire britannique Campaign, spécialiste du secteur.
Voilà qui risque de ne pas trop galvaniser les sponsors, déjà un poil réticents, paraît-il, à l’égard de Rodgeur. Autant dire que Sa Grâce a intérêt à cravacher sec de la raquette l’an prochain s’il veut maintenir son train de vie!
Edmée

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