Grand écran: "Renoir", portrait d'une fillette solitaire, sensible, confrontée à la mort et l'absence d'amour (17/09/2025)
Chie Hayakawa, qui avait beaucoup séduit avec l’intrigant Plan 75, invitant les personnes âgées à "s'effacer" pour faire de la place aux suivants, revient avec Renoir, placé dans la lignée des films japonais sur l’enfance et la famille. On y suit la mélancolique et solitaire Fuki, 11ans, dans une petite ville de province. En cet été 1987, cette gamine fragile à l’humeur changeante, fait face au cancer en phase terminale de son père et l’absence d’amour de sa mère, dont l’égoïsme le disputa à l’amertume et à la fatigue.
Entre école, visites à l’hôpital, rêveries, et rituels étranges de son héroïne, la réalisatrice nippone brosse le portrait d’une fillette un peu mystérieuse, silencieuse, à la sensibilité extrême. Confrontée trop tôt à la dureté de la vie, en équilibre entre l’univers de l'enfance et celui des adultes, elle cherche à entrer en contact avec les vivants et les morts. Fil conducteur de l’histoire, elle est incarnée par la jeune actrice Yui Suzuki, dans un premier grand rôle parfaitement assumé, où elle mêle fantaisie, poésie et gravité.
Avec Renoir, Chié Hayakawa propose un film certes visuellement soigné, délicat, mais à la mise en scène minimaliste, sinon corsetée. Manquant d’intensité dramatique, l’œuvre trouve son titre dans une approche impressionniste, par petites touches, conduisant à plusieurs pistes, relation mère-fille, deuil, maladie, adultère, rencontre avec un étudiant pédophile. Mais aussitôt évoquées, elles sont abandonnées. Cette narration décousue, associée à une structure éclatée, fragmentée, finit par dérouter, puis perdre le spectateur.
A l’affiche dans les salles de Suisse romande, dès mercredi 17 septembre.
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