Grand écran: un rien brouillon, Bong Joon-ho revient à la science-fiction avec "Mickey 17" (07/03/2025)

Six ans après Parasite, palmé d’or à Cannes, oscarisé à quatre reprises, goldenglobisé ou encore baftaisé, son auteur Bong Joon-ho revient à la science-fiction, son genre de prédilection, avec Mickey 17. Dans cette propulsion vers le futur, lestée d’un  coquet budget de 150 millions de dollars, Mickey (Robert Pattinson) et son pote Timo (Steven Yeun) ont des problèmes terrestres avec des mafieux.  Pour leur échapper, ils embarquent vers Niflheim, une nouvelle planète. 

A la tête de ce voyage de quatre ans, on découvre l’affreux et impitoyable autocrate Kenneth Marshall (Mark Ruffalo)  politicien raté et reconverti en industriel cynique (toute ressemblance avec un personnage existant n’est pas fortuite) et sa femme Ylfa (Toni Collette). Mickey fait aussi  la connaissance de Nasha (Naomie Ackie), qui devient sa petite amie.

Sans éducation ni diplôme, le jeune homme accepte d’être  un «remplaçable». C’est-à-dire un cobaye humain destiné à mourir  chaque fois qu’on le jugera nécessaire. Pour renaître, corps, cerveau et souvenirs sauvegardés, grâce à une imprimante géante. Marchandise comme une autre, recyclable à volonté, Mickey en est donc à la dix-septième version de lui-même, lorsqu’un incident inexplicable se produit, le forçant à une lutte implacable pour se sauver de sa condition…

Fable extraterrestre farfelue, satire politique grinçante, métaphore de l’échelle sociale, cette dystopie aux accents très actuels même si elle se situe en 2054, est portée de bout en bout par Robert Pattinson. Formidable, il montre toute l’étendue de son talent dans le rôle de cet humain jetable comme une simple ordure. On regrettera toutefois le côté décevant d’un scénario tarabiscoté, certes prétexte à une critique acerbe de notre monde, saupoudrée d’humour noir. Bong Joon-ho n'a même pas à forcer le trait.

A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 5 mars  

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