Grand écran: "Armand" explore la folie parentale, à la suite d'un incident à l'école (05/03/2025)

Armand, un élève de six ans, est accusé d’agression sexuelle sur Jon, un petit camarade de classe. Les parents sont alors convoqués à l’école pour évoquer le comportement de l’enfant qu’on ne verra jamais, le film se concentrant sur les discussions des adultes et les éventuelles mesures à prendre, selon la réalité et la gravité de l’incident. 

Mais ce n’est pas ce qui compte pour l’auteur de ce thriller norvégien anxiogène Halfman Ullman Tondel, le petit-fils de Liv Ullman et Ingmar Bergman. Lauréat de la Caméra d’or à Cannes en mai dernier, il laisse s’affronter la mère fantasque d’Armand, actrice survoltée à la carrière déclinante, et les parents de Jon, apparemment plus pondérés et réfléchis. Face à eux, les représentants de l’institution ont bien du mal à gérer et à maîtriser une situation qui dégénère. 

Alors que le malaise s’installe et que la tension monte, on ne saura finalement pas ce qui s’est réellement passé. Chacun peine à expliquer les choses. Les récits des gamins s’opposent. Les points de vue des parents, s’éloignant des faits et de  la résolution de l’affaire, ne cessent de se confronter sur fond de règlements de compte, de violence scolaire, de manipulations, de mensonges, de manque de responsabilités. Le tout dans une atmosphère de plus en plus étrange, virant à la folie et au surnaturel. 

Une belle réussite de Tondel pour ce premier film émouvant et dramatique à laquelle participent les comédiens. Et plus particulièrement Renate Reinsve, sacrée meilleure actrice en 2021 sur la Croisette pour Julie (en 12 chapitres). Dans Armand (La convocation) elle se révèle remarquable en mère forcément indigne,  piégée au point de s'offrir un singulier pétage de plomb, sous forme d’un fou rire aussi impressionnant qu'interminable.

A l'affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 5 février. 

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