Grand écran: le retour très réussi d'Angelina Jolie dans "Maria", après trois ans d'absence (04/02/2025)
Après Jackie (Natalie Portman), dédié en 2016 à la plus célèbre des premières dames américaines, Spencer (Kisten Stewart) en 2021, consacré à Lady Di, la plus adulée des princesses, le réalisateur chilien Pablo Larrain, boucle sa trilogie sur «les femmes qui ont bouleversé le XXe » avec Maria, la plus fascinante des divas. Elle est magistralement incarnée par Angelina Jolie.
Comme dans ses deux précédents biopics, l’auteur choisit un tournant de la vie de son héroïne. Après l’assassinat de JFK pour Jackie ou le divorce d’avec le prince Charles pour Spencer. Là, il situe son récit en 1977, se concentrant sur les cinq derniers jours de la légendaire cantatrice d’origine grecque, née Cecilia Sophia Anna Maria Kalogeropoulos.
A la recherche de sa voix
Agée de 53 ans, sa carrière termine, elle ne quitte pratiquement plus son grand appartement du XVIe arrondissement de Paris et y vit en compagnie de son dévoué majordome Feruccio (Pierfrancesco Favino) et sa fidèle cuisinière Bruna (Alba Rohrwacher). Tous deux la couvent et cèdent à ses caprices, dont celui de faire quotidiennement déplacer son piano d’une pièce à l’autre
Surtout, ils désespèrent de la voir se nourrir de médicaments en dépit de l’avertissement alarmant de son médecin l'adjurant de de s’alimenter. Mais sa mort annoncée importe peu à Maria., hantée sinon intoxiquèe par La Callas et ses rôles tragiques Sortant de son isolement, la cantatrice déambule une dernière fois dans la capitale, parlant à un journaliste imaginaire que lui prête le cinéaste.
A la recherche de sa voix perdue, qu'elle exerce en cultivant le fragile espoir de chanter à nouveau, elle réveille ses souvenirs A coups de flash back en noir et blanc, on revisite son passé et sa vie mouvementée,( notamment lorsque sa mère l’oblige, avec sa soeur, à «s’occuper» de soldats nazis. Sans oublier surtout sa rencontre avec Onassis (excellent Haluk Bilginer), magnant presque aussi laid que riche, dont elle joue avant de tomber follement amoureuse. Abandonnée, elle est dévastée par le chagrin quand il épouse Jaqueline Kennedy.
Vulnérable et bouleversante
Pour célébrer pendant plus de deux heures cette Maria sublime et adorée devenue la sienne, Pabo Larrain a décidé de confier le rôle à Angelina Jolie. Sans elle il n’y aurait pas eu de film, répète-t-il d’ailleurs. Elle lui ressemble sans vraiment lui ressembler. On n’aurait pas forcément misé sur elle. Et pourtant. Absente depuis trois ans des écrans, Angelina Jolie fait un retour remarquable. Elle se montre si convaincante qu’elle opère, pourrait-on dire, une fusion avec son personnage. Déterminée à livrer une performance, elle s’est entraînée pendant des mois et c’est en partie sa voix, mixée avec celle de la diva, qu’on entend.
Dans ce biopic intimiste, subtil et plein de grâce, portrait intimiste qui met la femme derrière l’icône, la comédienne donne à voir une Callas plus vulnérable et bouleversante que majestueuse, mais tout aussi charismatique. Et tant pis si les connaisseurs ou passionnés d’opéra et de la diva feront peut-être la moue.
A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 5 février.
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