Festival de Locarno: des reines, une militante et un enfant électrique sur la Piazza Grande (10/08/2024)

.Tandis que la compétition internationale se traîne et que la Rétrospective nous enthousiasme, voyons un peu ce que la Piazza Grande nous a réservés, après le Déluge présenté en ouverture. Avec Reinas, la réalisatrice helvético-péruvienne Klaudia Reynicke proposait une chronique familiale émouvante, se déroulant l’été 1992 à Lima. Elena, qui a trouvé un travail  aux Etats-Unis  et ses deux filles Lucia et Aurora doivent bientôt quitter le pays, en plein chaos social et politique. 

Le plus dur arrive. Se séparer de leurs proches et surtout de Carlos, même si ce père et mari   a quasiment disparu de leur vie. Cet exil annoncé génère ainsi logiquement des peurs, des frustrations, des incertitudes, mais aussi de l’espoir. Ce que parvient à montrer Klaudia Reynicke avec sensibilité, compassion et justesse.

Mexico 86 avec Bérénice Bejo

A la suite de menaces de mort, Maria activiste guatémaltèque luttant contre la dîctature militaire criminelle et corrompue  de son pays, sous les coups de laquelle est tombé son mari, est forcée de fuir au Mexique en 1976, en abandonnant son bébé.  Lorsque son fils revient vivre avec elle dix ans plus tard, elle doit choisir entre son amour, son devoir de mère et la poursuite de son combat révolutionnaire.

Le cinéaste mexicano-belge César Diaz a choisi Bérénice Béjo pour incarner cette femme courageuse confrontée à un terrible dilemme dans ce drame à dimension personnelle, politique et sociale. Elle  est prête à tout pour protéger son enfant, quitte à le tuer pour lui épargner d’éventuelles terribles souffrances, mais s’en sépare à nouveau pour poursuivre sa mission. Crédible, la comédienne française remplit son rôle avec une conviction qui emporte l’adhésion.    

On n’en dira en revanche pas autant d’Electric Child du Suisse Simon Jacquemet. Heureux parents d’un nouveau-né, Sonny et Akiko apprennent avec horreur qu’il ne va pas vivre au-delà d’un an. Le père désespéré va utiliser son expérience dans une IA super intelligente pour prouver que les médecins ont tort. Ce qui nous vaut un scénario dont l’improbable le dispute à l’imbroglio et à l’amateurisme. 

20:18 | Lien permanent | Commentaires (0)