Grand écran: meurtre, suicide? "Anatomie d'une chute" met les spectateurs dans la peau des jurés (22/08/2023)
Sandra, écrivaine à succès, bisexuelle, vit dans un chalet isolé à la montagne avec Samuel, romancier lui aussi mais nettement moins inspiré, et Daniel, leur fils aveugle. Un jour, Samuel est retrouvé sans vie au pied de la maison. Faute d’explications tangibles, une enquête pour mort suspecte est ouverte. Sandra est bientôt inculpée malgré l'incertitude sur ce qui s’est réellement passé: Un an plus tard démarre un long procès auquel Daniel assiste, découvrant alors l’histoire de ses parents dont la relation est méthodiquement disséquée.
Tout commence par un entretien désordonné entre Sandra et une étudiante en lettres qui se montre vague dans ses questions, lorsque qu’une musique assourdissante retentit à l’étage où travaille Samuel , empêchant la poursuite de l’interview. La jeune femme s’en va et puis c’est la chute, mortelle, la découverte de trainées de sang bizarres le long du mur…
Le doute s’installe, Accident, meurtre, suicide? Samuel avait des raisons de se donner la mort et Sandra celles de le tuer. Justine Triet multiplie les pistes pour égarer les spectateurs qu'elle met dans la peau des jurés et qui sont eux aussi amenés à analyser méticuleusement la vie de Sandra et Samuel, leurs qualités, leurs défauts, leurs failles, leurs névroses, leurs disputes enregistrées de surcroît par le mari, leur rivalité d’artistes, leurs rapports de pouvoir, de domination.
Incontestable Palme d'or à Cannes, Anatomie d’une chute , magistralement interprété par Sandra Hüller (photo) va bien au-delà du film à procès, la chute du corps symbolisant celle du couple et l’érosion de la passion. Impressionnant, captivant, l'opus nous embarque dès les premières images pour ne plus nous lâcher pendant 150 minutes. Voir l’entier du texte publié sur ce blog le 5 août dernier lors du Festival de Locarno, et de la projection du film sur la Piazza Grande.
A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 23 août.
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