Grand écran: "Empire Of Light", nouvelle ode au cinéma signée Sam Mendes (28/02/2023)

Après Damien Chazelle dans Babylon, Steven Spielberg dans The Fabelmans, c’est au tour de Sam Mendes de déclarer son amour du septième art avec Empire Of Light. Mais si c’est à la mode, les trois ont leur manière propre de lui rendre hommage.

Années 80 dans une petite ville balnéaire d’Angleterre. Hilary, (Olivia Colman) gère consciencieusement un cinéma autrefois prestigieux, mais qui se déglingue doucement. Elle s’efforce de lui redonner vie, s’occupant de tout avant de lever le rideau. Célibataire, cette quinquagénaire à la santé mentale fragile cède parfois par abattement aux envies sexuelles dégradantes d’un patron veule (Colin Firth), qui abuse de sa faiblesse. Le passage des clients et les pauses syndicales en compagnie de ses collègues lui permettent en outre de rompre un peu avec sa solitude.

Mais ce morne quotidien va s’éclairer avec l’arrivée d’un nouvel employé, Stephen (Micheal Ward), un jeune Black plein d’énergie et de curiosité qu’Olivia prend sous son aile pour lui apprendre le métier. Elle tombe sous son charme, retrouve son amour-propre, tandis que Stephen lui permettra enfin de faire ce qui lui était refusé jusqu’ici: voir un film. 

Sam Mendes suit avec délicatesse et élégance ses personnages principaux, magnifiquement incarnés par l'irrésistible Olivia Colman et le séduisant Micheal Ward. A priori tout les sépare, mais ils se rapprochent, unis à la fois par l’exclusion, les blessures et les liens artistiques qu’ils tissent. Chacun finira par trouver son chemin dans le contexte social troublé par la politique raciale des années Thatcher. 

A vrai dire, on ne croit pas trop à leur petite romance mais ce n’est pas grave. Faisant écho à la situation actuelle en racontant la vie d’un cinéma et de ceux qui le font exister Sam Mendes n’en livre pas moins une histoire émouvante sur fond d’évasion face à la dure réalité grâce à la magie et au pouvoir salvateur des images.  

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 1er mars.     

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