Grand écran: "Simone, le voyage du siècle", avec Elsa Zylberstein se glissant avec passion dans la peau d'une icône (16/10/2022)
Après La môme (2008), un triomphe mondial et Grace de Monaco (2014) , un échec international, Olivier Dahan consacre un troisième portrait, loin du biopic traditionnel, à une icône de la politique française, première femme présidente du Parlement européen, Simone Veil.
En racontant sa vie, il en bouscule donc parfois inutilement la chronologie. Jonglant d’une époque à l’autre, il retrace le parcours hors du commun de son héroïne, racontant son enfance, sa déportation à l’adolescence dans les camps de la mort, ses engagements, ses combats qui ont marqué la société. Il revient également sur ses discours enflammés qui restent d’une actualité brûlante.
Interprétation juste et pleine de conviction
Modèle de résilience, cette dame exceptionnelle, pudique, indépendante d’esprit, courageuse et rebelle, luttant pour le droit à l’avortement, les victimes du sida, l’amélioration des conditions de détention des femmes, contre le négationnisme, est interprétée avec justesse, conviction et passion, à différentes périodes de sa vie, par Rebecca Marder et Elsa Zylberstein.
C‘est d’ailleurs sur l’insistance de cette dernière, qu’Olivier Dahan a réalisé le film, tant elle s’est démenée pour qu’il existe. On dira même qu’elle a trouvé là le rôle de sa vie, travaillant par exemple pendant un an pour avoir la voix, les gestes de Simone Veil. « Quand on veut incarner, il faut que ce soit viscéral » dit-elle. Elle a aussi subi une spectaculaire transformation physique, qu’on en vient d’ailleurs à regretter en la voyant à la fin exagérément grimée pour la vieillir.
Ce côté excessif, symbolisé en quelque sorte par le titre, Simone, le voyage du siècle, est un peu la limite du film, même s’il nous bouleverse. Outre le côté trop pathos de la mise en scène, les envolées trop lyriques, la musique trop présente, on déplore aussi une trop grande insistance à filmer l’infilmable dans les scènes consacrées aux camps de concentration. Reste qu’il s’agit malgré tout d’une œuvre de mémoire édifiante et avant tout nécessaire. A découvrir pour ne rien oublier!
A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 12 octobre.
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