Festival de Cannes: Vincent Lindon présidera le jury, entouré de quatre femmes et quatre hommes (26/04/2022)
Treize ans après Isabelle Huppert, c’est un autre Français, Vincent Lindon, qui a été choisi pour présider le jury du Festival de Cannes, composé de quatre femmes et quatre hommes. Le comédien, qui a remporté le Prix du meilleur acteur en 2015 pour La loi du marché de Stéphane Brizé, s’est évidemment déclaré très honoré et fier, "au milieu du tumulte des multiples événements dans le monde", de se voir confier "cette splendide et lourde tâche".
Entouré de l’actrice, productrice, scénariste et réalisatrice américaine Rebecca Hall, de l’actrice indienne Deepika Pradukone, de l’actrice suédoise Naomi Rapace, de l’actrice et réalisatrice italienne Jasmine Trinca, du réalisateur, producteur et scénariste iranien Asghar Farhadi, du réalisateur, scénariste, acteur et producteur français Ladj Ly , du réalisateur et scénariste américain Jeff Nichols, du réalisateur et scénariste norvégien Joachim Trier, Vincent Lindon remettra la Palme d’0r à l’un des 21 films de de la compétition, le samedi 28 mai, lors de la cérémonie de clôture qui sera retransmise en direct par France Télévisions et Brut.
Quatre Palmes d'Or pour défier David Cronenberg ou Lukas Dhont
Le président et ses huit complices auront fort à faire, sur le papier du moins, pour désigner le gagnant. Pas moins de quatre Palmes d’or prétendent à la victoire, dont les frères Dardenne, spécialistes du cinéma social. Déjà sacrés deux fois ils font leur retour avec Tori et Lokita deux jeunes venus d’Afrique, exilés en Belgique dans des conditions précaires. Le Japonais Hirokazu Kore-Eda (Broker), le Roumain Cristian Mungiu (RMN) et le Suédois à la caméra lance-flammes Ruben Ostlund ( Le triangle de la tristesse) complètent ce quatuor choc.
Face à eux le Canadien David Cronenberg et ses Crimes Of The Future, un film d’anticipation parlant de transhumanisme et d’ablation d’organes. Il est porté par Léa Seydoux, Kristen Stewart et Viggo Mortensen. L’’Américain James Gray débarque, lui, avec Armageddon, chronique d’adolescence située au cœur du New York des années 80, dans une école gérée par le père de Donald Trump.
On attend avec impatience Close du Belge Lukas Dhont, qui avait décroché la Caméra d’or en 2018 avec son premier film Girl sur la transidentité. Cette fois il évoque l’amitié fusionnelle entre deux garçons de 13 ans, qu’un événement impensable sépare soudain. Habitué de la Croisette, le Français Arnaud Depleschin nous promet Frère et sœur, un drame où les interprètes Marion Cotillard et Melvil Poupaud, en conflit depuis longtemps, sont réunis par la mort de leurs parents.
Portion congrue pour les réalisatrices
On n’oubliera pas le cinéaste russe Kirill Serebrennikov, qui a quitté légalement son pays et fait son troisième come-back avec un opus historique, La femme de Tchaikovsky. On regrettera en outre la portion congrue dévolue aux réalisatrices en compétition. Trois seulement y figurent. La Française Claire Denis dirige Robert Pattinson dans Stars At Noon, un thriller romantique tourné en Amérique centrale. Sa compatriote Valeria Bruni Tedeschi propose Les Amandiers, évoquant l’école de théâtre fondée par le célèbre metteur en scène Patrice Chéreau, incarné par Louis Garrel. En toile de fond, la redoutable épidémie de sida. De son côté, grande figure du cinéma indépendant, l’Américaine Kelly Reichardt retrouve, dans Showing Up, Michelle Williams incarnant une artiste et la manière dont elle puise dans son quotidien pour son inspiration.
Entre grand spectacle et comédie(
Tandis que Michel Hazanavicius fera l’ouverture avec Coupez!, l’ancien titre Z (comme Z) ayant été changé à la demande des cinéastes ukrainiens, la sélection officielle comprend plus d’une quarantaine d’autres longs métrages qui ne vont pas manquer d’exciter les festivaliers. A commencer, hors concours, par Top Gun : Maverick de Joseph Kosinski, avec Tom Cruise en vedette pour faire le show sur tapis rouge. Prometteur également Elvis de Baz Lurhmann, un biopic sur The King, qui aborde notamment ses rapports complexes avec son imprésario, le colonel Parker. Cédric Jimenez se penche, avec Novembre, sur l’enquête policière suite aux terribles attentats de 2015 en France, alors que que Nicolas Bedos livre Mascarade, une comédie policière niçoise. Quant aux fans au déjanté Quentin Dupieux, nul doute qu'ils se bousculeront aux Séances de minuit pour Fumer fait tousser.
Deux cinéastes ukrainiens sont par ailleurs sélectionnés. En séance spéciale, on trouve un grand nom, Serguei Loznitsa, pour The Natural History Of Destruction, et un nouveau venu, Maksym Nakonechnyi, présente Bachennya Metelyka, dans Un certain regard. Riche d’une vingtaine de films de jeunes cinéastes, dont sept premières oeuvres et huit réalisatrices qui les ont en partie signées, cette catégorie constitue l’autre gros morceau de la sélection officielle. «Du cinéma radical, expérimental, du cinéma d’auteur», selon les mots du délégué général Thierry Frémaux, grand manitou de cette 75e édition, la dernière du président Pierre Lescure. Maîtresse de cérémonie, l’irrésistible Virginie Efira présentera les soirées d’ouverture et de clôture.
Cannes du 17 au 28 mai
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