Grand écran: avec "Notre-Dame brûle", Jean-Jacques Annaud nous plonge au coeur du gigantesque brasier (20/03/2022)

15 avril 2019. Des voisins remarquent une fumée au-dessus de Notre-Dame. Aucun départ de feu n’est détecté. Mais alors qu’il vient de commencer sa première journée de travail, le nouvel agent de sécurité des lieux découvre que l’alarme incendie s’est déclenchée dans les combles. En début de soirée la sirène retentit dans une caserne parisienne. Une frénétique course contre la montre est désormais lancée pour circonscrire le catastrophique sinistre. 

Près de trois ans après, le long métrage spectaculaire en forme de thriller de Jean-Jacques Annaud, reconstitue heure par heure l’incroyable événement. Sous tension, il célèbre l’héroïsme des pompiers qui, au péril de leur vie, vont tenter de sauver les tours de la cathédrale, joyau culturel universel ravagé par les flammes, sous les yeux de millions de Français et des projecteurs du monde entier.. 

Avec cette immersion prenante au cœur du gigantesque brasier, le réalisateur a surtout voulu raconter l’odyssée humaine de ses courageux protagonistes. C’est réussi. On ne cesse de trembler pour eux au long d’une lente progression dans la fournaise, ponctuée de scènes toutes plus oppressantes et dangereuses les unes que les autres. 

Pour la reconstitution ambitieuse de cet incendie dantesque, Jean-Jacques Annaud a recréé les scènes en studio, utilisé des effets spéciaux de synthèse. Il a aussi lancé un appel à contribution pour recueillir des milliers de vidéos d'embouteillages dans Paris le soir de l'incendie, ou de foules regardant, dans les capitales étrangères, le drame à la télévision.

Dans son hommage certes vibrant aux soldats du feu, l’auteur aurait toutefois pu éviter une grandiloquence accentuant le style pompier du film, ainsi que certaines séquences censées provoquer de l’émotion, comme celles de la dame et son chat sur le point de tomber du toit,  de la fillette qui veut absolument allumer un cierge, ou de la larme coulant sur le visage d’une statue de la vierge. 

On notera enfin que l’auteur s’est entouré d’acteurs professionnels comme le Genevois Samuel Labarthe et d’amateurs. On découvre même Anne Hidalgo dans son propre rôle de maire de Paris. Mais comme j’ai justement pu le lire, il lui sera difficile de se reconvertir dans le cinéma après la présidentielle...

A l‘affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 16 mars.

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