Grand écran: "Twist à Bamako", entre fièvre révolutionnaire et histoire d'amour (04/01/2022)
Si Robert Guédiguian est indissociable de Marseille et du quartier de l'Estaque, il s'autorise, rarement certes, à se montrer infidèle aux lieux qui l'ont vu grandir. Comme dans Le promeneur du Champ de Mars, Voyage en Arménie ou Une histoire de fou qui se déroule au Liban. Six ans après cette incursion, c'est du Mali qu'il nous parle. Celui de 1962, qui se familiarise avec les vertus du socialisme suite à une indépendance fraîchement acquise. Mais qui reste à appliquer.
Raison pour laquelle Samba, fils d’un riche commerçant, activiste de choc et fan de musique américaine se consacre corps et âme à la transmission exaltée de son idéal à travers le pays dirigé par Modibo Keïta, président panafricaniste et tiers-mondiste. Le soir, il va se déhancher sur le twist, pas franchement marxiste (ce que regrette Guédiguian d’ailleurs), dans les dancings de Bamako. Un jour il rencontre Lara. C’est le coup de foudre. Mais celle-ci, mariée de force, s’est enfuie de chez elle et est poursuivie par des gens peu enclins à voir leur pays changer de visage et leurs lois archaïques remplacées…
Fièvre révolutionnaire sur fond d’histoire d’amour et de danse.... Robert Guédiguian change de registre. Loin de chez lui et de ses acteurs fétiches, il propose, avec Twist à Bamako, une comédie (tournée au Sénégal en raison de la menace terroriste au Mali), qui séduit surtout grâce à ses deux jeunes interprètes principaux. Plus particulièrement Stéphane Bak, à la fois en mission communiste et s’éclatant en boîte sur des tubes occidentaux.
Fidèle à son engagement politique, l’auteur, qui revendique son histoire comme étant celle du monde, se révèle pourtant un peu trop didactique, ayant à cœur de faire passer son message. On aurait également aimé un peu plus de séquences dansées, en référence au titre. Mais sans doute que ce Twist à Bamako n’est pas à prendre au pied de la note.
A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 5 janvier.
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