Grand écran: "La main de Dieu", retour aux sources pour Paolo Sorrentino (01/12/2021)

A l'occasion de son neuvième long métrage, du nom de la fameuse remarque de Diego Maradona sur son but historique contre l’Angleterre validé à tort lors de la Coupe du monde de 1986, Paolo Sorrentino opère un retour aux sources. En compagnie de son acteur fétiche Tony Servillo, il nous emmène sur les traces de son adolescence à Naples dans les années 80. 

On suit le destin de Fabietto Schisa (Filippo Scotti), ado de 17 ans mal dans sa peau qui vit avec son père blagueur (Toni Servillo, photo), sa mère espiègle (Teresa Sapoangelo), son  grand frère et sa sœur dans un quartier populaire de la cité. Sans oublier le reste d’une smala exubérante, une tante pulpeuse qui lui fait perdre la tête, et des voisins souvent farfelus dont une baronne excentrique habitant l’étage au-dessus.    

Mais Fabietto, fan de foot comme tous les habitants de la ville, est surtout obsédé par les rumeurs concernant l’arrivée éventuelle de Diego Maradona. Et il voit d’un coup son quotidien bouleversé par le débarquement de la légende planétaire du ballon rond dans le modeste club du SSC Napoli. Sa passion pour son idole le sauvera miraculeusement d’un accident  qui coûtera la vie à ses parents. 

Tout en proposant une galerie de personnages attachants, pour le moins pittoresques sinon outranciers, Paolo Sorrentino se raconte à travers son double à l’écran. Evoquant ses désirs, ses premiers émois amoureux, il révèle aussi son goût pour le cinéma que lui a donné son mentor, le Napolitain Antonio Capuano. Il en profite pour rendre hommage aux Fellini, Zeffirelli, Scola et autre Leone.  

Récit initiatique, La main de Dieu (E stata la mano di Dio) se veut à la fois émouvant, drôle et tragique. Certes le film nous emporte dans certaines scènes,  mais le réalisateur se laisse aller à la confusion et nous perd peu à peu en voulant traiter tous les sujets, de la famille au football en passant par l’amour, le deuil, la vie, la religion, le septième art, la fatalité. Qui trop embrasse...  

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 1er décembre.

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