Grand écran: appel à la tolérance dans "Beyto" (24/05/2021)

Fils et apprenti informaticien modèle, excellent nageur, Beyto (Burak Ates) fait la fierté de ses parents. Mais il a un secret, son attirance pour les hommes. Et le monde de ces immigrés turcs en Suisse s’écroule quand ils apprennent que leur rejeton est tombé amoureux de Mike, son entraîneur (Dimitri Stapfer). Incapables de faire face à la honte et à la stigmatisation d’une communauté très attachée aux traditions d’une société hétéronormative, ils décident d’emmener Beyto dans leur village natal et de le marier à son insu à Seher (Beren Tuna), son amie d’enfance. Histoire de le remettre dans le droit chemin. 

Bien que furieux en découvrant le but de ce voyage, Beyto  obéit à papa-maman pour leur éviter l’humiliation. Mais, de retour en Suisse, il n’a pas l’intention de renoncer à Mike. En même temps, il ne peut abandonner Seher, bien décidée à s’émanciper elle aussi. Confronté à un dilemme cornélien, Beyto se retrouve piégé dans un ménage à trois qu’il va devoir réinventer. 

L’amour triomphe donc des traditions dans le film de la Zurichoise Gitta Gsell. Plébiscité par le public aux dernières journées de Soleure, il est adapté d’un livre du Turc et Helvète d’adoption Yusuf Yesilköz, avec qui elle a écrit le scénario. Elle confronte deux univers et deux cultures, tout en alliant l’immigration à l’homosexualité. Un défi risqué où elle n’évite pas les clichés et les situations parodiques. On retiendra principalement  l’appel à la tolérance et le ton résolument optimiste dans l’histoire bienveillante de ce garçon forcé de choisir entre le soutien de sa famille et sa propre identité.

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès le 26 mai.

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