Grand écran: "Dark Waters", le palpitant combat d'un avocat écolo face à un géant de la chimie (25/02/2020)

dark-waters-1.jpgAvocat spécialisé dans la défense des entreprises chimiques au début des années 2000, Robert Bilott, interpellé par un paysan voisin de sa grand-mère chez qui il passait ses vacances, découvre que la société DuPont est responsable de la pollution de l’eau en déversant ses déchets dans la rivière Ohio.

Premier employeur de la région, l’usine empoisonne les habitants du lieu et les animaux avec le Téflon, un agent toxique. Face à l’évidence, déterminé à faire éclater la vérité contre l’avis de la hiérarchie, Bilott change de camp et va risquer sa carrière, sa famille, sa vie.

Après l’admirable Carol et le décevant Musée des Merveilles, Todd Haynes change à nouveau de registre et livre, avec Dark Waters, un grand thriller d'investigation engagé, tiré d’une histoire vraie. Il est porté par Mark Ruffalo (l’impeccable reporter de Spotlight), à nouveau excellent dans le rôle de ce courageux avocat (photo). Jusqu’au-boutiste, il a mené une interminable croisade sacrificielle pour révéler une catastrophe environnementale et tenter de faire payer un groupe multinational usant de méthodes impitoyables et uniquement motivé par des intérêts économiques.

Avec ce parcours du combattant héroïque, le réalisateur ne révolutionne pas le genre. Se sont notamment aventurés dans cette éternelle lutte de l’individu contre le géant capitaliste Steven Soderbergh dans Erin Brockovich, où Julia Roberts se bat elle aussi dans une affaire d’empoisonnement de l’eau. Ou Steven Zaillian dans Prejudice, racontant l’histoire d’un brillant avocat des riches (John Travolta), qui met toute sa fortune en jeu pour dénoncer une société industrielle responsable de la mort de plusieurs enfants. 

En revenant sur l’affaire du Téflon et sa dangerosité cancérogène, le militant Todd Haynes n’en fait pas moins œuvre dénonciatrice, utile et pédagogique. Il propose un long métrage dramatique bien documenté, passionnant, palpitant, sur ce scandale de santé publique qui résonne évidemment très fort face aux problèmes écologiques actuels.

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 26 février.

23:01 | Lien permanent