Grand écran: Kheiron continue à se raconter dans "Mauvaises herbes". Avec Catherine Deneuve et André Dussolier (27/11/2018)

deneuve-kheiron-mauvaises-herbes.pngKheiron, réalisateur de Nous trois ou rien ou il racontait la fuite d’Iran de ses parents vers la France, revient avec Mauvaises herbes, où il continue à dérouler le fil de sa vie, Cette fois, il décrit ses années d’éducateur auprès d’enfants en décrochage scolaire.

Il se donne le rôle principal de Waël, un gamin venu de loin comme l’illustre la scène d’ouverture évoquant le massacre de civils palestiniens au Liban en 1982. Orphelin, il est recueilli puis placé en banlieue parisienne. Devenu un petit délinquant, il monte une arnaque au sac à main avec sa complice Monique (Catherine Deneuve) une pétulante retraitée peu conformiste.

Leur combine marche plutôt bien jusqu’au jour où ils tombent sur Victor (André Dussolier) un ancien amoureux de Monique, bénévole dans un centre pour ados à problèmes. Le duo va alors devoir s’acheter une conduite. Monique est promue secrétaire de l’association tandis que Waël va s’occuper de six lycéens révoltés. Une expérience de patronage dont ils vont profiter mutuellement.

Tentant un de jongler entre humour et gravité, Kheiron raconte le parcours de Waël à coups de flashbacks: son errance périlleuse dans Beyrouth, son accueil par une nonne avec passages lourdauds sur son enfance v(i)olée, puis son adoption en France. Kheiron se donne de la peine et en a dans cette fable démonstrative à vocation édifiante, qui se révèle trop lisse, naïve et maladroite.

Entre farce et mélodrame, il livre un scénario à l’humanisme balourd, truffé de vannes pas très drôles à de rares exceptions, de séquences peu crédibles qui frisent le ridicule quand elles n’y tombent pas. Peuplé d’archétypes, il est surtout pétri de bons sentiments qui ne font hélas pas de bons films. Par ailleurs, s’il a pu s’offrir deux stars, ce n’est guère payant, même de la part de la grande Catherine Deneuve, certes courageuse mais peu convaincante en dame de charité foldingue.

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 28 novembre.

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