Grand écran: "Le Grand Bain", lourdingue éloge de losers, signé Gilles Lellouche (23/10/2018)
Une brochette de quadras, quinquas et sexas se rencontrent dans une piscine municipale. Plus ou moins ventripotents et déprimés, ils tentent de redonner un sens à leur vie pourrie en décidant de se mettre à la natation synchronisée. Et se lancent le défi de participer au championnat du monde, qui doit se dérouler en Norvège.
Jetés dans Le grand bain par Gilles Lellouche pour une thérapie de groupe, nous avons donc Guillaume Canet père aigri perpétuellement de mauvais poil, Mathieu Amalric, chômeur humilié qui veut regagner l’estime de sa femme (Marina Foîs), Philippe Katerine, vieux garçon un peu simplet, un peu poète, Benoît Poelvoorde, vendeur de piscine grande gueule à la dérive et endetté jusqu’au coup, ou encore le chevelu Jean-Hugues Anglade, rocker déchu et déglingué méprisé par sa fille.
Ils sont coachés par Virginie Efira, ancienne gloire des bassins alcoolique brisée par la vie, larguée un moment en cours de route. Elle est remplacée en attendant son retour par la revancharde Leïla Bekhti en fauteuil roulant, aboyant ses ordres en cinglant les fesses des réfractaires à l’entraînement.
Si seulement c’était loufoque. Mais non, c’est juste lourdingue Une comédie de potes à la réalisation convenue, paresseusement écrite, aux dialogues simplistes à l’exception de quelques répliques, aux vannes attendues et aux gags faciles, avec des comédiens en roue libre, plus particulièrement Benoît Poelvoorde.
Et dire qu’il faut plus de deux heures à Gilles Lellouche pour cet éloge lénifiant de losers qui vont finir par se sublimer dans un final tellement prévisible… A se demander comment Le Grand Bain a pu être sélectionné au dernier Festival de Cannes! Certes hors compétition, mais tout de même.
Eh bien apparemment, il y avait sa place, si on en juge par l’accueil chaleureux, sinon délirant lors de sa projection publique accompagné de critiques élogieuses d’une presse française quasi unanimement séduite, évoquant carrément un Full Monty aquatique. Et ça continue sur les plateaux télé où tous les présentateurs se pâment devant la troupe venue faire son show.
A l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 24 octobre
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