Grand écran: "Gaspard va au mariage", une comédie joyeusement zinzin, à l'image de ses comédiens (02/05/2018)
Après l’avoir fuie pendant des années, Gaspard (Félix Moati), 25 ans renoue avec sa famille à l’occasion du remariage de son père. Il est accompagné de la fantasque Laura (Laetitia Dosch) qu’il vient de rencontrer dans des circonstances loufoques augurant bien de la suite. Contre une modique rémunération, elle accepte de jouer sa petite amie le temps de la noce.
Gaspard retrouve donc le zoo paternel où il a grandi, entre une mère disparue trop tôt, un père cavaleur, sa sœur Coline (Christa Théret) dont il est amoureux. Et vice-versa, une relation ambiguë, qui ne paraît pas poser de problème. Sans oublier un frère (Guillaume Gouix) si sérieux et responsable qu’il en paraît lui aussi hors norme.
Antony Cordier propose un film barré découpé en quatre parties (La petite amie imaginaire, L’homme d’une seule femme, Celle qui mange des racines, Épilogue), permettant ainsi de donner à chacun des protagonistes principaux une partition égale, en évoquant les jours qui précèdent le mariage.
A commencer par Laura qui découvre ces curieux bipèdes évoluant parmi les animaux. A l’image de l’excentrique Coline recouverte d’une peau d’ours, et qui se fie avant tout à son odorat pour reconnaître celle sur le point de lui prendre son frère adoré.
Tout cela donne une comédie romantique chorale atypique, farfelue, fantaisiste, sensuelle mélancolique, joyeusement zinzin. A l’image des différents personnages extravagants qui composent cette famille au fonctionnement équivoque, bizarroïde.
Il nous vaut des scènes cocasses, dont l'une à vocation quasiment culte, où Max (Johan Heldenbergh), le père de famille, alias le roi des animaux, a une façon des plus singulières de soigner son eczéma prénuptial en s’immergeant tout nu dans un aquarium peuplé de petits poissons suceurs de peaux mortes…
Un univers tenant de la bulle magique
Antony Cordier nous brosse leur portrait à l’intérieur du zoo, un univers tenant de la bulle magique protégeant ses habitants de l'extérieur, qu’ils ne quittent pratiquement pas durant tout le film. Mais leur rêve finit par se heurter à une réalité financièrement dramatique, dans ce conte en forme de récit d’apprentissage qui raconte le temps qui passe, la fin d’un monde, l’arrachement à la famille, l’adieu au paradis perdu, à l’enfance.
Le film est porté par une brochette d’excellents acteurs déjà cités à laquelle on ajoutera Marina Fois en future éventuelle mariée... On regrettera juste un peu une Laetitia Dosch (trop) fidèle à elle-même en nous livrant presque un copié-collé de son rôle dans Jeune femme. Mais c’est une réserve mineure.
A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 2 mai.
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