Grand écran: "Call Me By Your Name", passion gay sous le soleil d'Italie (27/02/2018)

1_GztZLH6Ygs0CxwMfyC44Ww.jpegAprès A Bigger Splash (remake raté de La Piscine), le réalisateur italien Luca Guadagnino revient avec Call Me By Your Name, l’histoire d’une brève et intense passion gay qui transformera la vie de ses héros. James Ivory, dont on sent la patte, en a écrit le scénario adapté du roman d’André Aciman,

On est en été 1983. Elio (Timothée Chalamet), 17 ans, rejeton de parents intellos et multilingues, passe des vacances dans la grande demeure familiale des Perlman, sous le chaud soleil de Lombardie. Chaque année un universitaire est accueilli pendant six semaines au sein de cette maison vouée à la culture, pour assister le père d’Elio dans son travail d’archéologue. Là, il s’agit d’Oliver (Armie Hammer), un séduisant Américain de 24 ans.

Elio et Oliver s’attirent irrésistiblement. Une attirance toutefois soumise aux codes d’une époque où il était difficile de vivre ouvertement son homosexualité. Le film montre ainsi l’éveil et la montée du désir chez ces deux êtres, évoquant avec finesse l’approche amoureuse avec ses tentations, ses hésitations, ses frustrations, ses troubles, ses maladresses, ses élans où se mêlent excitation, doutes et contradictions.

Thimothée Chamalet, étoile montante et atout maître

Beau gosse, le sexy Armie Hammer au charisme teinté d’arrogance et de fausse nonchalance se révèle convaincant. Mais c’est le talentueux Timothée Chamalet, qui porte l'oeuvre de bout en bout. Etoile montante que les réalisateurs commencent à s'arracher, il représente l’atout majeur de ce drame sentimental en illustrant à merveille cet état particulier qu’est l’adolescence.

Alors qu'il est également à l'affiche de Lady Bird de Greta Gerwig, dans un second rôle, il a tourné dans A Rainy Day In New York, le dernier Woody Allen. On rappellera à cet égard qu’il le regrette au point d’avoir remis, à l’image de deux autres comédiens, son cachet à trois associations, en soutien à la fille adoptive du réalisateur Dylan Farrow. Comme elle le fait depuis plusieurs années, elle a nouveau accusé son père, le 18 janvier dernier, d’avoir abusé d’elle quand elle avait sept ans.

Pour en revenir à Call Me By Your Name, on salue la subtilité dans le traitement de ce premier amour. Cautionné en outre par des parents particulièrement bienveillants et ouverts, ce qui nous vaut à la fin une scène bouleversante entre le père et le fils. On reprochera pourtant au film un manque de vie autour des deux amants, un côté trop chic et superficiel, une prédilection pour le paraître. Ainsi qu’une certaine prétention se manifestant dans des conservations vides entre les personnages, qui font assaut de citations philosophico-littéraires.

Mais voilà qui n’a pas empêché le métrage de faire sensation à Sundance, un carton partout où il est passé ensuite, Berlin Sydney, Toronto, San Sebastian, Londres. Et d’être considéré comme l’un des grands favoris aux Oscars le 4 mars prochain.

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 28 février.

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