Grand écran: "Cigarettes et chocolat chaud" raconte la vie de la famille Patar. Laborieux (14/12/2016)

acottin.jpgDécidément le papa poule a la cote. Après Omar Sy dans Demain tout commence, c’est Gustave Kervern qui s’y colle dans Cigarettes et chocolat chaud, où il donne la réplique à Camille Cottin déguisée en assistante sociale (photo). C’est le premier long-métrage Sophie Reine, monteuse à la base. Le titre vient d’une chanson de Rufus Wainwright Cigarettes And Chocolate Milk et la réalisatrice s’est inspirée de sa propre expérience de vie pour brosser laborieusement le portrait d’une famille un rien borderline.

Veuf, Denis Patar est le père foutraque, aussi aimant que maladroit et déboussolé de deux filles, Janis, 13 ans, souffrant du Syndrome Gilles de La Tourette et Mercredi, 9 ans. Il se débrouille comme il peut pour les élever, mais obligé de cumuler deux boulots, il n’a ni l’autorité, ni le temps, ni l’argent pour bien gérer le quotidien. C’est ainsi que chez les Patar, on porte des chaussettes dépareillées, on mange des chips au petit déjeuner, on trouve rigolo d’avoir des poux, le tout dans un joyeux bordel à la fois coloré et sale. Inutile de préciser que les gamines adorent.

Et puis Denis rate une fois de trop la sortie de l’école de Mercredi qui se retrouve au commissariat. L’administration le juge défaillant et désigne Séverine, une enquêtrice austère et carrée, qui lui impose un stage de parentalité s’il veut conserver la garde de ses enfants. Denis d’exécute, mais anticonformiste depuis toujours, se soumettre aussi facilement à la loi n’est pas franchement son genre.

D’où, entre ces deux personnages que tout sépare, une série de scènes qui se veulent drôles, touchantes et décalées. L'auteur se pique aussi d’un éloge à la différence, assorti d’une réflexion sur la famille, ses codes, la perte d'une mère, l’obligation sotte de toujours marcher dans les clous pour avoir des gosses épanouis. Des intentions louables. Dommage pourtant que le film ne nous en offre le plus souvent qu’une caricature à l’écran.

A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 14 décembre.

 

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