Festival Tous Ecrans s'annonce riche et novateur. Avec délire et sexe au menu... (05/11/2015)

Assassin1[1].jpgAmbitieuse, cette 21e édition promet aussi beaucoup. Avec raison, du moins sur le papier. Au fil de ce 21 voyage audiovisuel fort de 135 œuvres dont 57 en compétition mêlant cinéma, télévision et digital, on relève en effet de nombreux points forts.

A commencer par l'ouverture, avec The Assassin, un film d'arts martiaux visuellement sublime (photo) du Taïwanais Hou Hsiao Hsien. Et la clôture avec Office de Johnnie To, qui signe une comédie musicale sur le capitalisme chinois. Le maître du polar asiatique côtoie d'autres grands auteurs dans Highlight Screenings, présentant une dizaine de films en avant-première suisse.

De Peter Geenaway aux frères Larrieu

Parmi eux  Eisenstein in Guanajuato de Peter Greenaway, évoquant le grand cinéaste russe parti au Mexique en 1931 pour réaliser un film et y découvrant son homosexualité. Une œuvre baroque, foisonnante, grandiose formellement, mais également bavarde et maniérée. Elle est autant encensée que décriée.

Les fans de Takeshi Kitano et de son humour pour le moins caustique vont se régaler avec Ryuzo And His Seven Henchmen. Entouré de truands retraités comme lui, Ryuzo reforme un gang dans un Japon qui se moque désormais des yakusas. Mais une dernière bataille les attend.

A ne pas manquer non plus Vingt et une nuits avec Pattie, la dernière fantaisie des frères Jean-Marie et Arnaud Larrieu. Une Parisienne débarque dans un village pour organiser les funérailles de sa mère. Elle rencontre Pattie, qui s’occupe de la maison de la défunte, dont le corps disparaît… Aussi loufoque que poétique, avec Isabelle Carré et Karine Viard.

Hommage à Anton Corbijn

Côté prestige, un hommage, en sa présence, au Néerlandais Anton Corbijn. L'artiste montre par exemple Life, une remarquable fiction autour du photographe américain Dennis Stock, qui doit sa célébrité à ses images de James Dean.

De l’éclat encore avec l’intégrale de la célèbre collection Cinéastes de notre temps. Le festival présente le troisième et dernier volet des 105 portraits produits par André S. Labarthe et Janine Bazin. On y découvre des auteurs comme Abbas Kiarostami, John Ford, Robert Bresson, Benoìt Jacquot, Alain Robbe-Grillet, Ken Loach ou encore André Téchiné.

Compétition, séries et nouveautés

La compétition internationale propose, elle, dix longs métrages qui se veulent exemplaires du cinéma d’aujourd’hui. L’un des plus singuliers est sans doute Pauline s'arrache d'Emilie Brisavoine, qui consacre un home movie à sa famille. Il est centré sur Pauline, une ado en crise, fâchée avec le monde et forte en gueule.

Aussi agaçante que touchante, elle se débat entre des parents complètement barges, dont une mère excentrique et un père de huit ans son cadet, au passé homo mais dont l'orientation sexuelle demeure ambiguë. Originalité également en ce qui concerne les séries TV en concours, principalement venues d'Europe, histoire de prouver qu'elles n'ont rien à envier aux productions anglo-saxonnes.
 
Parmi les nouveautés, la section Rien que pour vos yeux a choisi une demi-douzaine de métrages, parmi lesquels l’un des plus déjanté, The Sandwich Nazi de Lewis Bennett. C’est le portrait truculent et poignant d’un personnage fou, grotesque, vulgaire, admirable, notamment féru de sexe et incollable sur l’art de la fellation, qui a tout donné pour vivre libre.   

A expérimenter également une aventure des sens à l’intérieur d’un dôme géodésique monté pour l’occasion, où seront projetés une vingtaine de films à 360 degrés. S'y tiendront par ailleurs les conférences et tables rondes sur l'avenir de l'image.

Tout cela et bien d’autres curiosités sont à découvrir du 6 au 14 novembre à Genève, entre la Salle
Communale de Plainpalais, le tout nouveau Cinemara Empire et le Grütli.

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