Grand écran: "Notre petite soeur", une nouvelle chronique familiale du Japonais Kore-Eda. Délicate et poétique (27/10/2015)
Sujet inépuisable voire incontournable du cinéma japonais, la famille. Plus particulièrement chez Hirokazu Kore-Eda qui en poursuit la radiographie.
Dans son dixième film, en compétition à Cannes en mai dernier, le disciple de Yasujirô Ozu raconte l'histoire de trois sœurs, Sachi la sage, Yoshino la fantaisiste et Chika l’espiègle, vivant ensemble dans une grande maison.
Lors de l'enterrement de leur père qui les avait abandonnées quinze ans auparavant, elles découvrent l'existence de leur demi-sœur Suzu. Et décident d'accueillir l'orpheline de 13 ans au sein de leur petite communauté.
Avec Notre petite sœur, Kore-Eda, adapté du manga à succès Kamakura Diary d’Akimi Yoshida, le réalisateur s ‘interroge sur le rapport à l’individu, à la famille et par extension au monde, tout en proposant deux images du Japon, l’une ancestrale, traditionnelle, l’autre plus moderne. Il évoque la relation à la nature et à la ville à travers de beaux portraits de ces trois femmes lumineuses aux personnalités fortes que tout ou presque oppose. Jusqu’à l’arrivée de Suzu.
A la fois délicat, tendre, touchant, intimiste, poétique, l'opus se révèle visuellement brillant, certaines scènes apparaissant comme de véritables tableaux. Certes, il n'a pas la puissance de Nobody Knows, Still Walking ou encore de Tel père, tel fils, Grand Prix du jury sur la Croisette l'an passé.
Mais s'ils sont traités avec moins de gravité, on retrouve, dans Notre petite sœur, douce sinon doucereuse chronique familiale, les thèmes chers à l'auteur comme la filiation, l'éducation, la transmission, le deuil. Réunis dans un discours simple, universel et porté par d'excellentes comédiennes.
A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 28 octobre.
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