Grand écran: "Valley Of Love" réunit Isabelle Huppert et Gérard Depardieu (16/06/2015)
Trente-cinq ans après Loulou de Maurice Pialat, Guillaume Nicloux a choisi de réunir Isabelle Huppert et Gérard Depardieu dans Valley Of Love pour une mission plus que bizarre. Autrefois mariés, ils sont aujourd’hui séparés. Mais ils ne vont pas moins réaliser le dernier vœu de leur fils Michael, photographe, qui s’est suicidé six mois auparavant.
Dans une lettre, il leur demande d’être présents ensemble dans la Vallée de la mort, tous les jours à un endroit différent. Une sorte de voyage initiatique à l’issue duquel ils le reverront. Il le leur a promis.
Voici donc la gracile Isabelle accompagnée du massif et suant Gérard, bedaine au vent, partis pour ce rendez-vous d’outre-tombe avec pliant et parasol, au cœur de ce lieu aride chauffé à blanc. Avec un scénario dont la minceur le dispute à l’absurde, sinon au grotesque, Guillaume Nicloux propose des retrouvailles se voulant émouvantes sur fond de deuil, de mysticisme et de désert à valeur emblématique. Le tout agrémenté de réflexion des deux stars sur leur statut.
Mais ce n’est qu’un ersatz. Tout en nous appâtant avec de superbes paysages, par ailleurs inratables, le réalisateur capitalise essentiellement sur ses deux monstres sacrés. La limite du film, d’autant que leur jeu se révèle loin du décoiffant. Plus particulièrement celui d’Isabelle Huppert, décevante, alors que sa présence dans un film est habituellement un gage de qualité.
Cette Vallée de la mort qui devient celle de l’amour figurait en compétition au dernier Festival de Cannes. Inutile de préciser que l’opus n’avait rien à y faire. A part avoir permis à ses deux têtes d’affiche de fouler le tapis rouge. Et accessoirement à Gégé de déclarer son amour à Poutine…
Un moment d’égarement
On quitte la Californie pour la Corse. Sans plus de réussite, bien au contraire. Auteur du dyptique sur Mesrine, Jean-François Richet a changé radicalement de registre pour se lancer dans le remake foireux du film de Claude Berri Un moment d’égarement (1977), dont Stanley Donen avait déjà fait une resucée en forme de flop, La faute à Rio, en 1984. La dernière mouture est produite par Thomas Langmann, le fils de Berri, en hommage à son père.
Vincent Cassel et François Cluzet jouent Laurent et Antoine (Pierre et Jacques interprétés par Jean-Pierre Marielle et Victor Lanoux dans l’original), deux amis d’enfance qui partent en vacances avec leur fille respective, Marie (Alice Isaaz)), 18 ans et Louna (Lola le Lann), 17 ans
Cette dernière a le béguin pour Laurent, qui succombe à ses charmes l’espace d’un soir. Le lendemain il regrette et repousse Louna qui le poursuit en vain de ses assiduités. Sans révéler son identité, l’adolescente effondrée confie alors son chagrin à son père qui n’a désormais plus qu’une idée en tête, faire la peau à l’affreux séducteur de sa fille…
Prétendre qu’une créature de rêve de 17 ans peut tomber raide dingue d’un homme de 30 ans son aîné, même s’il s’agit de Vincent Cassel, bonjour la crédibilité et la persistance du cliché sexiste. Mais on atteint des sommets de beaufitude avec la prestation ridicule de François Cluzet, d'abord obsédé par la chasse au sanglier qui dévaste son jardin puis à l’homme qui a saccagé la vertu de son enfant. Hautement symbolique, non? Bref, Cassel n'est pas seul à s'égarer dans l'histoire...
Films à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 17 juin.
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