Festival de Cannes: "Plus fort que les bombes", complexe et troublant (18/05/2015)
En 2011, sélectionné dans Un Certain regard, Joachim Trier bluffait son monde avec Oslo, 31 août et sa remarquable évocation d’une errance existentielle. Quatre ans après, il débarque en compétition avec Plus fort que les bombes, qui se déroule trois ans après la mort inattendue d’une célèbre reporter de guerre (Isabelle Huppert) dans un accident de voiture.
Elle a ainsi plongé dans l’affliction un mari (Gabriel Byrne) et deux garçons, un jeune adulte qui vient d’être papa (Jesse Eisenberg) et un ado à fleur de peau de 14 ans féru de jeux vidéo violents (Devin Druid). A peine remis de leur chagrin, il est ravivé par la préparation d’une exposition à New York sur le travail de leur épouse et mère. Doublé d’un bouleversement avec la révélation d’un douloureux secret. Les trois se réunissent dans la maison familiale et Trier propose leurs différents points de vue sur le drame.
Rien de sentimental pourtant dans cette histoire racontant à la fois les nouvelles amours du père, la crise d’adolescence de son jeune fils et la paternité de l’aîné pas trop bien dans sa peau. Le plus intéressant, c’est la construction d’un récit à la fois hypnotique et troublant, morcelé entre rêves, flash-backs et regards différents reflétant la complexité de l’existence. Du coup on ne comprend pas tout, mais peu importe.
Parfaitement interprété, Pus fort que les bombes est le premier opus en anglais de Joachim Trier, qui représente aussi pour la première fois la Norvège dans le prestigieux concours cannois. Il reste à lui souhaiter de souffler le jury…
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