Grand écran: "Le dernier coup de marteau" révèle un jeune acteur, Romain Paul (07/04/2015)
Alix Delaporte avait gagné en 2012 le César de la meilleure première œuvre avec Angèle et Tony, où une jeune femme cherche à conquérir un marin pêcheur en quête d’amour. Mais il commence par se dérober face à cette créature déroutante.
Pour Le dernier coup de marteau, la réalisatrice quitte la côte normande et nous emmène au soleil du Sud, tout en restant dans le même registre d’un cinéma social valorisant l’humain. Elle y reprend également ses deux acteurs césarisés comme elle, Clotilde Hesme et Grégory Gadebois. Sans toutefois les faire se croiser à l’écran.
Car le véritable héros de l’histoire c’est Victor (Romain Paul), un adolescent de 14 ans peu gâté par la vie. Il habite une petite caravane en bord de mer dans les environs de Montpellier avec sa mère Nadia (Clotilde Hesme ) qui lutte contre un cancer. Et apprend tardivement que son père Samuel Rovinski (Grégory Gadebois), célèbre chef d’orchestre ignorant avoir un fils, donne un concert près de chez lui. Il se rend à l’opéra pour le rencontrer, le maestro ne veut pas le voir. Mais si Victor est un peu perdu, il est aussi pugnace……
Une piètre situation et un destin a priori sans espoir qui pourraient pousser la réalisatrice au misérabilisme. Elle évite pourtant le piège du pathos, en traitant ce sujet casse-gueule avec pudeur et sensibilité. On aime la manière à la fois tendue, sèche, presque dénuée d’émotion dont elle raconte une histoire d’amour forte entre une mère et son fils. En même temps, on regrette son manque d’originalité au cours de ce récit initiatique finalement assez plat, où père et fils tentent maladroitement de s’apprivoiser.
Plutôt réussi quand même, Le dernier coup de marteau (référence à la 6e symphonie de Gustav Mahler que dirige Rovinski) doit beaucoup à ses comédiens. A commencer par le jeune Romain Paul, une vraie révélation, logiquement récompensé à la dernière Mostra de Venise par le prix Marcello Mastroianni du meilleur espoir.
Clotilde Hesme, sacrée meilleure actrice au Festival de Marrakech, met de son côté une sobriété bienvenue dans son rôle de mère malade élevant seule son enfant. Un peu en retrait, Grégory Gadebois se montre pareillement convaincant en chef d’orchestre misanthrope, impatient et irascible, soudainement pourvu d'un rejeton indésirable.
Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 8 avril.
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