Cinéma: "Samba" traite le délicat sujet des clandestins. Sans convaincre (15/10/2014)
Après Intouchables et ses quelque 20 millions d’entrées, Olivier Nakache et Eric Toledano remettent le couvert avec Samba, leur cinquième film adapté d’un roman de Delphine Cousin. Dans le rôle principal, Omar Sy bien sûr. Juste en passant, leur comédien fétiche poursuit sa carrière américaine avec X-Men Days Of Future Past, avant Good People et Jurassic World.
Mais là, il donne la réplique à Charlotte Gainsbourg et les choses se passent en France où Samba, clandestin sénégalais tente par tous les moyens de régulariser sa situation.
Il galère d’un petit boulot à l’autre, plongeur, vigile de nuit ou trieur de déchets, avec la trouille de se faire pincer. Finalement arrêté, il est placé dans un centre de rétention où il se voit signifier l’obligation de quitter le territoire.
C’est alors qu’il rencontre Alice, cadre supérieure soignant son burn out en travaillant comme bénévole dans une association s’occupant de sans-papiers. En mal de tendresse sinon plus, séduite par les muscles du costaud Samba, elle décide de l’aider...
Mêmes recettes et mêmes ficelles
Toledano et Nakache se penchent sur un sujet délicat. Mais en utilisant les mêmes recettes et ficelles que dans Intouchables, mettant notamment en scène deux personnages aux antipodes, ils livrent une comédie sociale qui se prétend dure, juste, émouvante, avec une touche d'humour. Elle se révèle pourtant bien peu convaincante tant la trame est téléphonée et les blagues pas terribles.
Sans compter, alors que le film est censé explorer une situation difficile, que la rencontre entre deux êtres diversement marginalisés vire à une histoire d’amour des plus improbables. On a vraiment du mal à croire à l’attirance qu’éprouve Samba, à l’égard d’une quadra terne, fragile, coincée, paumée et dépressive. CertesiIl est gentil, mais il y a des limites...
On signalera encore, aux côtés du duo principal, Iza Higelin qui n‘apporte pas grand-chose à l’affaire, sinon de deviner incongrument la "chaudasse" sous les airs timides de Charlotte Gainsboug, sa collègue bénévole. Et surtout Tahar Rahim qu’on adore mais qu'on a vu nettement plus inspiré qu’en laveur de carreaux, enlevant voluptueusement le haut pour de frétilllantes secrétaires dans une scène grotesque.
Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 15 octobre.
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