Mondial: cette France qui ne porte pas trop l'Helvétie dans son coeur... (26/06/2014)
On prétend volontiers qu'on aime se détester des deux côtés de la frontière. Une litote. Car s’il fallait des preuves que nos chers voisins ne nous vouent décidément pas une affection démesurée, le Mondial brésilien ne cesse de nous en fournir. Certes les Suisses les ont pas mal allumés avant le match opposant les deux nations à Salvador de Bahia, avec des provocations bêtes du genre plumez-nous ce coq…
D’où l’intense jouissance des Bleus après la déculottée cinglante infligée aux Rouges. Et dont leurs compatriotes journalistes, ne se contentant pas de déclarations aussi assassines que moqueuses à connotation bancaire jubilatoire, se délectaient encore davantage en relayant une digestion nauséeuse et une désolation médiatique à la suite du naufrage pitoyable de cette malheureuse et impuissante Nati, alors en équilibre instable au bord du précipice.
S’y mettait aussi un Gaël Monfils, ravi d’en «serrer cinq» à chaque Suisse croisé dans les allées de Wimbledon. Et de le clamer urbi et orbi. Par charité chrétienne, je n’insisterai pas trop sur sa cuisante défaite chez Sa Majesté en… cinq sets contre Vesely, Tchèque de 20 ans 68e au classement. Un second tour pareillement fatal à Richard Gasquet, s’inclinant sur le même score face au jeune Australien Kyrgios, pointant lui au 144è rang et au bénéfice d'une wild card. De quoi leur en serrer dix!
Mais revenons-en aux flamboyants footeux tricolores. Pour eux, il était assez évident que les fils de Tell auraient du mal à se relever de ce dramatique revers. D'où une nette tendance à la présomption, prenant les Equatoriens de haut en alignant quelques seconds couteaux. Résultat, ils se sont montrés minables face à de fougueux adversaires pourtant réduits à dix.
Inutile de préciser que la France muette sur le terrain n’a pas été beaucoup plus bavarde en-dehors pour commenter ce nul infiniment laborieux. Passant également comme chat sur braise sur le triplé de Shaqiri, qui a au contraire évidemment donné l’occasion à toute la presse suisse d’adorer follement ce qu’elle avait sauvagement brûlé.
En revanche je me méfierais comme de la peste de l’analyse particulièrement particulièrement flatteuse des quotidiens argentins, se disant impressionnés et prétendant craindre la bande d'Hitzfeld en évoquant surtout le pied gauche magique de l’épouvantail Xherdan. Ce qui lui vaut le surnom de «Messi suisse». Si ce n’est pas de l’intox!
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