Cinéma: "La crème de la crème" épingle la future élite économique hexagonale (02/04/2014)
Que ce soit sur grand écran ou sur les plateaux télé, on la voit partout ces jours Alice Isaaz. Qui promène un petit air de ressemblance avec Emmanuelle Béart…bien avant la bouche.
Elle joue ainsi l’un des trois premiers rôles dans La crème de la crème, le dernier-né de Kim Chapiron. Auteur du plutôt délirant Sheitan et du carcéral Dog Pound, il est labellisé enfant terrible, sinon prodige, du cinéma français.
Là il se lance dans l’exploration du comportement plus ou moins trash des étudiants dans les prestigieuses HEC, machines à fabriquer la future élite économique et financière hexagonale. Dans cette sorte de sous Loup de Wall Street façon teen, on ne respecte aucune loi sauf celle du marché. Tout se vend et tout s’achète donc, y compris le sexe.
Forts de ce principe et décidés de passer de l’enseignement théorique à la pratique, trois étudiants, deux garçons et une fille se revendiquant par ailleurs lesbienne, organisent sur le campus un juteux réseau de prostitution. Qui finira par se transformer en une quête affective.
Il y a certes une vraie idée dans cette volonté, même maladroite ou faussement féroce d’épingler les leaders de demain, et la mise en scène est assez efficace. Le scénario n’est toutefois pas à la hauteur des ambitions de Kim Chapiron dans ce film sur la génération Y où les protagonistes avides de débauche, de transgressions et d’excès s’éclatent sur du Sardou (!) à deux doigts du coma éthylique.
La crème de la crème s’aventure également sur le terrain des différences sociales, avec des personnages trop grossièrement catégorisés. En revanche les comédiens se montrent convaincants. Aux côtés de la jo
lie Alice Isaaz, on retrouve Thomas Blumenthal, découvert dans Les choristes et Jean-Baptiste Lafarge.
Film à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 2 avril.
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